La reporter de guerre Elizabeth Cole continue d’arpenter l’Asie des années 1950. La jeune femme a sympathisé avec des mercenaires français qui gravitent un peu à l’écart des derniers soubresauts de la guerre d’Indochine. Avec deux d’entre eux, elle accompagne Olive Yang au long d’un périple avec une cargaison d’opium. Surnommée Opium Lady, cette mystérieuse princesse shan se lie d’amitié avec la reporter. Chef brigande, Olive Yang aide la rébellion anticommuniste et sert de convoyeuse pour les cargaisons d’opium qui alimentent en argent les rebelles (parfois les forces gouvernementales et souvent la corruption des élites armées locales). Durant ce voyage mouvementé (les Chinois qui entendent peser sur les populations indigènes soutiennent des pays qui veulent empêcher cet opium de circuler ; et ils n’hésitent pas à donner des coups de main, y compris avec leur aviation), Elizabeth et Opium Lady vont essayer de traverser des zones dangereuses pour apporter leurs tonnes de drogue en passant par des zones contrôlées par l’ennemi ou, pire, par des tribus particulièrement sauvages. Surtout, durant ce voyage, Opium Lady en profite pour raconter sa vie tumultueuse entre passé de noble influente et chef de gang. Encadrée par les deux mercenaires qui jouent aussi leur peau dans cette aventure, la traversée du pays s’avérera pleine de risques.
Deuxième volet de la trilogie « Les Femmes de guerre », de Laurent Guillaume, Opium Lady prolonge le plaisir de suivre les aventures hautes en couleur d’une photographe américaine, prise au départ dans la guerre d’Indochine et qui, accrochée par les paysages, les gens, la vie qu’elle côtoie, poursuit son périple. S ‘inspirant de la vie réelle d’une princesse birmane, le récit raconte à la fois le parcours de cette femme, avec ses hauts et ses bas, et celle d’une femme occidentale qui apprend à connaître et décrire une vie inconnue d’elle. C’est un récit mené tambour battant, dans son mélange d’exotisme, de coups de feu et des soubresauts politiques de l’époque – entre dictature, montée du maoïsme et tentatives de mainmise des Occidentaux. Opium Lady continue de belle façon le cycle entamé par Laurent Guillaume et l’on attend avec une impatience contradictoire la fin de cette trilogie.