CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 19
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ISBN : 978-2-919755-10-3
Nombre de pages : 304
Format : 15x25cm
Année de parution : 2012
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8 / 10

Organes à tous les coups !

Série :

Perte sans anesthésie

Opération Goliath, le premier roman de cette « série », nous avait alerté mais il manquait sans doute un ton (qui alors perçait tout juste). Là, Denis Alamercery, en se lançant sans hésiter sur les brisées de San-Antonio réussit son pari et offre un hommage appuyé, intelligent, drôle et qui ne sonne cependant pas comme un décalque. Les points de convergence avec les meilleurs moments de la saga dardienne sont là : humour qui manie tous les registres (y compris les si rafraichissantes notes de bas de page), pointes contre l'actualité et le politiquement correct, démesures des personnages et des situations (entre l'adjoint de l'enquêteur qui est un futur chef de la mafia ou un indic travelo). Il y a même le rapport ambigu du héros par rapport à ces supérieurs aussi veules avec les puissants qu'ils sont hautains avec les subordonnés.

Mais les ressemblances n'empêchent pas Denis Alamercery de tracer sa propre voie. Son personnage central est violent, n'hésite pas à se faire des lignes de cocaïne, à s'offrir des extras avec des prostituées de haut vol pour se détendre, le tout dans une atmosphère bon enfant. Quant à l'histoire, comme toujours dans cette collection de Scrinéo, elle s'appuie sur une documentation résumée en fin d'ouvrage par un spécialiste du domaine. Dans ce volume, il s'agit d'évoquer le problème des trafics d'organe, et l'auteur évoque l'idée que derrière l'idée reçue qu'il s'agit là d'un phénomène exotique, confiné aux sphères du tiers-monde, c'est une réalité qui, la crise aidant et l'extension de l'Europe à l'Est étant une réalité, va nous toucher de plein fouet. Tout commence avec l'enlèvement du narrateur. Il ne sait pas pourquoi il a été enlevé mais rapidement son enquête, une fois libéré, pour en savoir davantage, l'emmène vers le responsable de son kidnapping. Or, ce dernier et tous ses gardes du corps sont retrouvés morts et sans tête. C'est d'ailleurs le début d'une véritable épidémie de corps décapités qui s'abat sur la capitale. Interviennent ensuite des services secrets européens, des méchants russes, des mafieux colombiens.

Le tout est mené tambour battant, dans une ambiance foutraque. On croise des chirurgiens fous, des lasers hyper puissants cachés dans des pochettes d'allumettes, des policiers coincés dans des congélateurs, des bandits qui tirent au missile dans le bois de Boulogne, des ambassades d'État ex-soviétiques au nom improbable. L'ensemble est servi avec une dose d'humour, à la hussarde dans une bonne humeur communicative de cette version punk d'un San-Antonio des bonnes cuvées.

Article initialement paru le 21 mai 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
J'avais l'impression de faire équipe avec le rejeton d'une nuit d'amour trop arrosée entre Obélix et une pelleteuse Caterpillar.
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