Åre, petite ville du Suède avec son équipe policière qui compte en ses rangs Hannah qui, même si elle pense aimer son collègue a entamé une liaison avec un riche homme d’affaires qui l’emmène en hélicoptère et veut qu’elle vienne vivre avec lui à la capitale, une liaison qui va être suivie par les médias à son grand dam. Il y a aussi Daniel, celui dont Hannah est sans doute amoureuse, et qui essaie de maintenir l’équilibre entre son travail et vie de père célibataire, sa femme ayant préféré partir vivre avec un autre homme, jonglant avec les gardes alternées. Il y a enfin Anton, homosexuel qui vit avec Carl, mais qui a du mal à faire son coming out et a peur des réactions de son père. Une équipe de police normale suédoise. À Åre, il y a des pistes de ski et aussi des superbes chalets possédés par des grosses fortunes suédoises. C’est dans l’une de ses maisons, celle de la famille de Willie, que débarque un groupe de six étudiants, quatre garçons et deux filles, afin de décompresser entre deux semestres de cours. Ils sont venus avec alcool, cocaïne et envie de faire la fête. Mais les relations entre eux sont complexes : amours non réciproques, désir de tout contrôler par le maître de maison, violence rentrée pour les moins riches. Entre le bruit, les drogues, les relâchements, tout peut arriver. Aussi, ne faut-il pas s’étonner lorsque l’une des deux jeunes filles est retrouvée devant la maison, morte, congelée dans la nuit, quasiment nue. Tout le monde dormait ou cuvait donc personne ne sait rien, pas même les voisins qui pourtant étaient venus se plaindre du bruit durant la nuit. Une enquête compliquée pour nos trois enquêteurs, surtout que la relation d’Hannah apparait dans les journaux, qu’Anton doit assister à une réunion de famille mais ne peut amener son compagnon qui râle et Daniel s’énerve de voir sa femme heureuse et est troublé par sa relation avec sa cheffe (qui, elle, a des doutes).
Comme on le voit du très classique nordique. Le récit, le quatrième de la série consacrée à Åre se partage de manière équilibrée entre les péripéties du groupe d’étudiants, leurs rapports plus ou moins malsains, les non-dits entre eux et la vie quotidienne des policiers. Ponctué par les interrogatoires, par les investigations, par la vie qui continue (y compris pour les étudiants qui quelques heures après avoir découvert le corps de leur amie vont sur les pistes de ski ou par les policiers qui sont tellement pris dans leur vie personnelle qu’ils ne pensent pas qu’il y a des caméras de vidéo surveillance tout autour de la maison du crime !), le récit se déroule donc quasiment en pré-découpage pour la série télévisée qui pourrait en être adaptée. Tout s’enchaine de manière parfaitement huilée, sans surprises ni rebondissements (mise à part la découverte de l’assassin) comme une mécanique bien rodée mais à laquelle il manquerait un petit supplément d’âme.
