Poulets pigeons nous confronte à treize nouvelles proches de l’univers policier, mettant en scènes des policiers ou parfois des criminels (certains pouvant d’ailleurs se retrouver dans les deux catégories). Certaines se basent sur leur chute qui renversent toute perspective et en dire un seul mot serait déjà quasiment les trahir (« Le Trottoir » par exemple). D’autres mettent en scène des gens qui vont se retrouver dans des positions plus ou moins dangereuses ou scabreuses et ainsi confrontés à la violence. C’est le cas d’un homme (« Du bon usage de la grammaire ») qui essaie de passer une nuit agréable avec sa maîtresse mais sa propre épouse, policière, le retrouve au mauvais moment. Comment pourra-t-il s’en sortir ? C’est également le cas de « Larmes de service », qui revient sur une histoire de cocu et qui finira très mal. C’est aussi l’aventure d’un homme qui veut vivre tranquillement et se retrouve dans un gite à la campagne en compagnie d’un propriétaire qui cache bien son jeu. (« Olga de la Volga »). Dans un autre cas, un rugbyman boit beaucoup, se retrouve nu et tente de se débrouiller sans savoir, qu’en même temps, la police recherche dans le même coin un violeur en série ! (« La Baraka »). À l’inverse, coincé dans une planque pour surveiller de la drogue, un mafieux japonais se drogue et cela finira mal (« L’Échelle de Richter »).
D’autres histoires évoquent des moments d’angoisse : par exemple, dans « Le Mal de l’air » nous suivons l’angoisse d’un homme dans un avion avant de comprendre pourquoi il est si angoissé)…
Voici donc treize nouvelles entre rires gras, rires noirs, et chutes vertigineuses qui présentent en quelques pages des situations qui pourraient rester tranquilles et simples, et qui dérapent, car la vie est ainsi faite, que tout dérape, que la loi de l’emmerdement maximum fonctionne toujours à plein. Petit bouquet d’artifice, Poulets pigeons est un moment de détente qui joue avec les codes du polar – pour en montrer parfois l’absurdité -, et l’humour. Il existe des grands romans noirs sombres et désespérés, des héros qui se noient dans la dépression et l’alcool, tutoient les coupables et sucent leurs armes à feu. Pierre Hanot y ajoute sa touche et transforme ces histoires en petits bijoux d’humour noir de plus bel effet.
NdR – Le recueil comporte les nouvelles suivantes : « Olga de la Volga », « La Baraka », « Le Mal de l’air », « La Forcenée », « L’Échelle de Richter », « Larmes de service », « Un chanteur qui fait le poids », « Du bon usage de la grammaire », « Le salon funéraire », « Le Trottoir », « La Féria », « La Planque » & « Fumer tue ».
