L’inspectrice Hildur Runarsdottir poursuit son métier d’inspectrice de police. Pourtant dans le volet précédent, son amoureux a été tué par un de ses coupables. Surtout, elle continue à être obnubilée par la disparition mystérieuse de ses deux sœurs, il y a vingt-cinq ans (les Rósa et Björk du titre) et un détail qui pourrait être anodin va lui permettre de découvrir, in fine, après de nombreux chapitres flashbacks qui reprennent ce qui s’est passé à l’époque, ce qui se cache derrière ce cold case. Dans ce roman, l’enquête principale va tourner autour de la mort d’un homme politique, abattu d’une balle alors qu’il faisait du ski. Pas une tête de parti, ni même un idéologue influent, mais un margoulin capable de faire chanter les gens, amis ou ennemis, de coucher avec leurs femmes pour avoir des moyens de pression, spécialiste des déplacements de zone à urbaniser une fois qu’il a acheté les terres infertiles à bas prix ou rachetant des immeubles vétustes dans un endroit dont il sait qu’il y aura une flambée immobilière. Le seul problème c’est qu’entre les ennemis politiques, les associés escroqués et les femmes rejetées, la liste des coupables potentiels ressemble à une journée sans pain. Aidée par Jakob, un stagiaire qui cherche en même temps à récupérer son fils, qui vit avec son ex-femme, qui use de tous les stratagèmes possibles pour lui refuser tout droit de visite, l’enquête s’avère compliquée. D’autant plus, que l’inspectrice voit un lien avec une autre affaire : celle d’un avion tombé en mer, même si cela semble aussi difficile à prouver.
Deux policiers avec leurs problèmes personnels et leurs marottes (Hildur adore faire des activités nautiques dans la mer démontée), la neige et le grand froid, les petits arrangements car il est difficile de mener une enquête dans des endroits où tout le monde se connait : tout ça des liens de famille mais chacun tente de respecter l’intimité des autres. Ici, le récit de l’enquête ralenti par les affaires individuelles des policiers, alterne avec la description de ce qui s’est passé vingt-cinq ans plus tôt et a déterminé la disparition des deux filles. Le roman, sans être désagréable, traine beaucoup, avec des personnages aux problèmes intéressants sans doute mais auxquels on a du mal à s’accrocher pour une série qui débute et semble déjà routinière et plan-plan. Dommage.