CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 15
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Collection :
ISBN : 978-2-35962-284-3
Nombre de pages : 162
Format : 14x22cm
Année de parution : 2012
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6 / 10

Stabat mater

Série :

Requiem baroque

Pendant très longtemps, le Nord a été considéré de manière négative. Nous en voulons pour preuve qu'un département breton s'est même débrouillé pour ne plus avoir le mot Nord dans son propre nom. Le succès de Bienvenue chez les ch'tis a pu laisser penser que la donne avait changé, que le vent avait tourné. Pourtant, les romans qui paraissent et se situent dans le Nord continuent à montrer cette région comme une terre de violence, de sordide et de déshérence. Ce n'est pas Stabat mater qui risque de changer la donne.

D'un côté, Calderon, un inspecteur particulièrement abimé par la vie (dépressif, alcoolique, ayant des crises d'amnésie à de bien mauvais moments) et entouré de collègues peu reluisants eux aussi. De l'autre une enquête close depuis quinze ans et qui se trouve rouverte. La découverte d'un corps selon des modalités assez spéciales oblige la police à reprendre les dossiers vieux de quinze ans. Là, le temps a fait son œuvre et un indice incompréhensible auparavant devient évident. C'est le moment que choisis le tueur annonce son intention de s'offrir 666 victimes – ce qui aurait au moins le mérite de parler du Nord dans le livre des records… Plus l'enquête avance, plus l'alcool, les malentendus, les crises d'amnésie poussent la police à se demander si ce ne serait pas Calderon, lui-même, le tueur. Tout en essayant de survivre, pourchassé par le vrai tueur, l'inspecteur va n'avoir de cesse que de prouver son innocence.

Frédéric Coudron, en quelques pages, ne lésine pas sur la surenchère sans parler de la résolution de l'énigme qui multiplie les rebondissements tous aussi improbables les uns que les autres, dans une escalade qui accentue les dérives. Il nous offre une série de crimes tous plus ignobles les uns que les autres. S'il s'agissait de se livrer à un pastiche, à accumuler les pistes freudiennes, les personnages nauséeux à l'excès, les étreintes sordides, l'exercice est réussi et l'on imagine aisément un Abel Ferreira filmant un Harvey Keitel au meilleur de sa forme. Si l'on prend l'auteur au premier degré, le bilan est évidemment plus mitigé.

Article initialement paru le 27 août 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
La situation me fait étrangement penser à un film d'action de seconde zone que j'avais vu au cinéma lorsque j'étais plus jeune, Assassins avec Sylvester Stallone et Antonio Banderas.
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