1908, dans les Alpes françaises. Joseph, médecin itinérant, est accompagné dans sa roulotte par Rose et Hélène, mais aussi Eugénie, mal en point. Car toutes les trois sont des synesthètes, des êtres quasi-immortels aux pouvoirs mal définis… Le quatuor se dirige vers la ville d’Aloret-les-Bains, mais sait que leur ennemi Abel Obrecht est à leurs trousses. Des chasseurs de prime ne disposaient-ils pas d’un portrait grossier de Joseph ? C’est justement à Aloret-les-Bains que Félix tente d’imposer la boxe anglaise là où domine encore la savate. Félix, qui a une liaison avec Marthe, une prostituée de la maison de tolérance de Cesare. Tous deux envisagent de partir à l’étranger, en Angleterre, loin du proxénète, avec l’aide d’un passeur. Sauf que Félix ignore qu’il est lui-même synesthète et que Joseph et ses assistantes sont sur ses traces…
Le roman de Jeremy Wegmann n’innove guère sur un schéma proche des X-Men (des êtres aux pouvoirs surnaturels cachés parmi les hommes,), mais il se situe dans un contexte historique qui fait la différence. Cela dit, tout n’est pas sans défauts dans Synesthésie. D’une certaine façon, l’ouvrage semble être dans la lignée des feuilletonistes à l’ancienne, variante locale des pulps. Et l’auteur, conformément à ce cahier des charges, sait manier une action constante ou duels et coups de main se suivent avec une écriture certes pas transcendante, mais qui sait au moins raconter une histoire, ce qui n’est pas toujours le cas chez nombre d’auteurs. Toujours selon le principe des pulps, en revanche, les personnages restent limités par leurs noms, donnant l’impression de prendre une histoire en cours de route jusqu’à sa fin appelant à une suite. On y trouve aussi encore des fautes diverses qui sont malheureusement l’apanage des auto-édités… Cependant, Jeremy Wegmann ne démérite pas. Un auteur à suivre.