CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 15.5
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 978-2-917237-08-3
Nombre de pages : 120
Format : 15x21cm
Année de parution : 2010
Crédits
Dessinateur(s) :
Scénariste(s) :

Scénario inspiré de son œuvre: Annie Barrière

Contexte
Pays :
CHRONIQUES > LIVRES >
8 / 10

Tueuse

Série :
Dessinateur :
Scénariste :

Famille tueur à gages : la fille.

Elle s'appelle Yolanda, ou Alicia, ou Amanda. À chaque coup de téléphone, son prénom change. Au bout du fil, Onetti. C'est lui qui la baptise, c'est lui qui désigne ses futures victimes : cette jeune femme au prénom interchangeable est une tueuse à gages, extrêmement douée, qui n'a pas son pareil pour approcher ses cibles, et les exécuter, à mains nues. Dénuée de tous sentiments à l'égard de ses victimes, elle réserve un peu de chaleur humaine pour Zan, une prostituée noire qui semble être sa seule amie, et pour Léa, sa chatte. Mais Zan disparaît…

Pour sa première bande dessinée, Damien May a choisi la voie de l'adaptation, celle d'un roman d'Annie Barrière, dont il a gardé la trame et l'intégralité des dialogues. La sécheresse des phrases, en particulier dans la voix intérieure de la tueuse, et la verdeur des dialogues donnent un ton spécialement âpre à cet album. Le trait de Damien May, au pinceau et à l'encre, entre en parfaite résonance avec les mots de la tueuse. Il est impossible de ne pas penser à Edmond Baudoin à la lecture des pages, à la fois au regard du style graphique de l'auteur mais également à l'égard de la personnalité affirmée de l'exécutrice, femme occupant la place centrale de l'œuvre. Si l'expression roman graphique signifie vraiment quelque chose, c'est dans un album tel que celui-ci qu'elle prend réellement son sens. Le côté littéraire de la bande dessinée y égale le versant visuel et trouve un équilibre trop rarement atteint dans cette appellation un peu fourre-tout que semble être le roman graphique. Damien May, nouvelle plume du noir en cases, fait en tout cas une entrée remarquée dans le genre.

Article initialement paru le 5 avril 2010
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
J'essaye de remettre mes idées en place. Je me sens prise de court et j'ai horreur de ça. Je la revois dans sa maison, la nuit. C'était un jeu d'enfants de la dégommer, comme à la foire. À présent elle est assise à ma table. Elle boit dans mon verre. Elle crâne.
– Madame, je vous ai reconnue tout de suite. Je crois deviner pourquoi vous êtes ici.
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