CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 18.95
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Édité chez
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ISBN : 978-2-8195-0323-1
Nombre de pages : 364
Format : 14x21cm
Année de parution : 2013
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4 / 10

Un corbeau au 36

Série :

Télé pris qui croyait prendre

Il serait bien vain de critiquer un éditeur qui a pour vocation de publier de nouveaux auteurs, loin de la frilosité des maisons d'édition instituées, mais le cas présent nous plonge dans la plus grande perplexité : en principe, on devrait récompenser la nouveauté, la fraîcheur, la personnalité… Et là, on dirait que c'est tout le contraire qui fut récompensé, tant l'ensemble ressemble à un scénario pour téléfilm du samedi soir qu'on oublie au mieux dès le générique terminé. Ainsi, le 36, quai des Orfèvres est en ébullition : on a assassiné une femme dans les toilettes d'une pizzeria de façon particulièrement audacieuse. Parallèlement, d'étranges messages atterrissent sur le bureau du commissaire Stéphane Fontaine, un de ces flics jeunes, durs et sensibles à la fois mais Détenteurs d'Un Lourd Secret™, qui peuplent les dramatiques du samedi soir. Des post-it douloureusement explicites accusent un des policiers du Quai d'avoir commis un viol… Lorsque la presse, forcément férocement anti-flic, a vent de l'histoire, la pression monte… Et plus encore lorsqu'un policier vedette du basket est assassiné. C'est à ce moment qu'on lui adjoint une graphologue maladroite qui trouve d'étranges disparités dans l'écriture des messages.
Deux intrigues qui n'en sont pas une car le meurtre initial, qui pourrait être excisé du récit, est vite résolu avec une surprenante désinvolture. Quant à l'autre enquête, elle se clôt sur une histoire dûment complexe, mais néanmoins satisfaisante. Le tout avec et une langue lisse et sans aspérités, à faire passer James Patterson pour un amoureux de l'effet de style, digne d'un premier de la classe de ces cours de creative writing où l'on apprend surtout comment vendre son produit. Ce n'est pas mauvais, mais on voit mal comment justifier les deux heures passées à lire ce roman. À en voir les linéaires, il faut croire qu'il y a un public pour ce genre de texte, public gavé de séries TV ayant perfectionné l'art de vendre toujours la même soupe sous un emballage différent à un consommateur offrant avidement son temps de cerveau disponible, un sourire crispé aux lèvres, transi d'effroi à l'idée de ne pas faire Comme Tout Le Monde. On imagine que le stade suivant sera la coupure publicitaire dans les livres… Quant à l'auteur, une fois passé l'écueil du premier roman, peut-être insufflera-t-elle un poil de personnalité dans son œuvre ?

Article initialement paru le 5 septembre 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Il avait étudié les différentes étapes du deuil et les avait également constatées sur le terrain. Le choc provoqué par l'annonce de la mort d'un proche revêtait plusieurs visages, tels les masques de monstres vendus dans les magasins de farces et attrapes.
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