CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22
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Édité chez
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ISBN : 978-2-330-01264-9
Nombre de pages : 340
Format : 14x22cm
Année de parution : 2013
Titre original : Un jamon calibre 45
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6 / 10

Un jambon calibre 45

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Auteur :

Paso doble amoureux

À partir de quand peut-on déjà parler de « rétro » ? Car ce nouveau roman de Carlos Salem évoque fortement les années 1990 avec un héros trentenaire, raté magnifique aux vagues ambitions littéraires entre deux cuites (au moins, on nous épargne les obligatoires citations jazz, les plus obscures possibles pour faire spécialiste, en y préférant le tango), ses femmes faciles, sinon fatales, aux amours tumultueuses, ses tueurs lunaires (le « Jambon » du titre)… Mais on échappe aux pires tics de ces mêmes années 1990 même si l'on se confronte aux pires clichés du genre traités par-dessus la jambe avec une vague posture post-moderne pour montrer que le romancier est beaucoup plus intelligent que les autres… Bref, si Un jambon calibre 45 n'innove guère, coincé entre polar et blanche de quadragénaire à base d'errances façon Philippe Djian, il s'avère cependant plutôt agréable à lire.
Argentin indigne, Nicolàs Sotanovsky a traîné son blues à Madrid, où il n'agit guère plus que dans son pays natal. Il décide de déposer son barda chez Noelia, la belle rousse qu'il n'a jamais vue, mais dont il détient la clé de l'appartement déserté… Or au lieu de la propriétaire des lieux, il voit débarquer une armoire à glace – aux ordres d'un caïd surnommé la Momie -, désireux de trouver un MacGuffin qu'est censé avoir dérobé Noelia. Voilà donc notre anti-héros obligé de partir en quête de la belle rousse, avec un tueur à ses basques et l'aide de la peu farouche Nina, une amie de Noelia. Une quête absurde qui le mènera jusqu'au Maroc…
On le voit, la pseudo-enquête n'est qu'un prétexte à décrire des personnages décalés, certes archétypaux (le tueur au grand cœur, la passante tombant amoureuse du héros en deux secondes trois dixièmes, le détective maladroit…), mais agréables jusqu'à une révélation finale assez inattendue dans un tel contexte. Et il y a une écriture, simple et évocatrice, servie par une traduction irréprochable. Rien d'exceptionnel, juste un roman gris (mi-noire, mi-blanche) qui porte fièrement son identité. On peut se laisser tenter…

Article initialement paru le 12 août 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
J'ai toujours été un Argentin bizarre. Je suis né en 1978, l'année où on a gagné le Mondial et où on a perdu la mémoire. Après, j'ai su que c'était la première fois qu'on brandissait la coupe de la FIFA, mais qu'on avait une grande habitude des amnésies sélectives.
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