CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 20
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 979-10-92145-43-4
Nombre de pages : 252
Format : 15x20cm
Année de parution : 2013
Titre original : Alper Kam cehennem cicegi
Crédits
Auteur(s) :
Traducteur(s) :
Contexte
CHRONIQUES > LIVRES >
8 / 10

Une fleur en enfer

La valeur n'attend pas le nombre des années

Voici le deuxième volet des aventures d'Alper Kamu. Ce détective possède plusieurs caractéristiques exceptionnelles dans le cadre du roman policier : il est turc, surdoué et a cinq ans. Il est si surdoué que ses parents l'ont retiré de l'école et qu'il se promène avec sa « gouvernante ». Ses pensées oscillent constamment entre des enquêtes possibles sur des événements bizarres qui se déroulent autour de lui, et sa super intelligence alliée à son âge et qui le rend à la fois très conscient mais très naïf sur certains points, et le besoin quand même de partager les jeux de ces camarades d'âge même si ceux-ci sont bruyants, sales et violents.
Dans cette aventure, Alper est confronté à deux histoires bien distinctes. D'une part, son oncle Nebi Bey est mort de manière naturelle mais il subsiste un mystère lié à sa propre famille car à peine la mort connue, le père d'Alper est parti récupérer des documents chez le défunt dont des photos d'une mystérieuse et belle femme qui pourrait bien être l'amoureuse mythique de cet oncle. D'autre part, Ümit, douze ans, l'un des nouveaux amis de notre détective en herbe, s'accuse d'avoir aidé son frère handicapé à mourir par strangulation sans que l'on puisse savoir s'il est coupable ou si ces propos ne sont pas là uniquement pour cacher l'action d'une tierce personne de cette famille si dysfonctionnelle.
L'Assassinat d'Hicabi Bey, le premier volet des aventures « Alper Kamu, cinq ans, détective », nous avait quelque peu laissé sur notre faim. Avec Une fleur en enfer, Alper Canigüz réussit plus facilement à mixer ses différents ingrédients pour créer une sauce homogène et goûteuse – le personnage central, mélange de naïveté, d'égocentrisme absolu (une sorte de Sherlock Holmes imbu de sa personne à la puissance dix), obsédé par le sexe et les possibilités qui en découlent mais bloqué par sa taille et son âge. Autour de lui, les personnages s'agitent de manière intéressante : la gouvernante, les parents qui se disputent sans arrêt, les enfants du quartier qui sont en train de créer les petits gangs qui se font la guerre d'une rue à l'autre. À un moment, Alper est menacé de mort dans un grenier et doit essayer de s'en sortir malgré sa faiblesse physique et l'atmosphère à la fois de suspense, de tension, mais qui se retrouve aussi empreinte d'humour et racontée comme un gag à la Benny Hill ce qui ne manque pas de nous séduire.
Par le choix de son personnage, de ses intrigues, Alper Canigüz joue la carte d'enquêtes de comédie, des descriptions amusées de la ville d'Istanbul, une cité peuplée de personnages hauts en couleur, comme une version lumineuse des romans d'Albert Cossery sur la misère du Caire.

Article initialement paru le 27 juillet 2015
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
L'héritage d'une existence de cinquante et quelques années tenait dans deux vulgaires sacs plastique qui nous étaient échus. Dont un à jeter dans la poubelle la plus proche.
CONTINUEZ VOTRE LECTURE..