Catherine, la fille du gouverneur de Louisiane Charles Ducane, a été enlevée. Le ravisseur ne tarde pas à contacter le FBI, chargé de l'affaire, pour réclamer la présence d'un certain Ray Hartmann, de la brigade de lutte new-yorkaise contre le crime organisé, avec lequel il souhaite s'entretenir. Sans comprendre, Hartmann est emmené à la Nouvelle-Orléans par le FBI et, contre toute attente, le ravisseur, Ernesto Perez, se livre alors aux fédéraux. Il promet que Catherine sera retrouvée saine et sauve si on le laisse raconter son histoire à Hartmann. Commence ainsi l'étonnante biographie d'un tueur à gages américano-cubain de la mafia italienne…
L'un des points forts de Vendetta est la belle vision qu'il offre de la Nouvelle-Orléans, loin des clichés touristiques, insistant sur le côté sombre, marécageux de la ville, ainsi que sur les jeux de pouvoir entre les politiques et les parrains locaux.
Mais le plus impressionnant reste la confession d'Ernesto Perez : un demi-siècle d'histoire de la mafia, italienne et autres, entre New York, Cuba, Los Angeles, Chicago et bien entendu la Nouvelle-Orléans, un concentré d'histoire secrète des États-Unis. Tout y passe : l'assassinat de JFK, celui présumé de Marylin Monroe, le Watergate, la disparition mystérieuse du syndicaliste Jimmy Hoffa…
La taille de ce roman peut effrayer, d'autant plus que certains passages sont aussi bavards qu'Ernesto Perez lui-même, mais le suspense est suffisamment bien entretenu pour que le livre se lise tout seul. Bien vue, la structure en alternance permet, d'un chapitre à l'autre, de passer du récit d'Ernesto Perez, bien décidé à vider son sac pour une raison qui échappe aux fédéraux, à celui de Hartmann, embarqué dans une histoire qui le dépasse, et des fédéraux eux-mêmes alors que l'enquête sur la disparition de Catherine se poursuit. Les deux narrations se répondent d'allusions en allusions, jusqu'à une révélation finale qui a le génie d'être à la fois complètement logique et tout à fait surprenante.