Contenu
Poche
Réédition
Tout public
352 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-253-12515-0
Coll. "Policier", 31343
Actualités
- 09/03 Site Internet: Un site pour - et par - Michèle Barrière
Michèle Barrière, auteur de "polars historiques et culinaires", vient de créer son site internet. Très aéré, tout en sobriété avec son fond blanc et sa mise en page simplissime, il est tout de suite accueillant et donne envie de s'y attarder longuement. Tant mieux : s'il y est question de livres il y a aussi des recettes de cuisine à découvrir - et cela ne se fait pas en un clin d'œil.
Par ailleurs, on apprend que des cours de cuisine médiévale seront bientôt proposés aux cordons bleus désireux de sortir des recettes (re)battues... mais il faudra attendre l'été.
I. Roche/k-libre
Liens : Les Soupers assassins du Régent |Michèle Barrière
Quand la vengeance mène à la cuisine
Le jour de l'Épiphanie de 1393, Jean Du Four est égorgé dans une étuve tenue par Isabelle la Maquerelle. Il était en mission, chargé de traquer des faux-monnayeurs. Sa jeune épouse, Constance, qu'il avait sauvée de la misère la plus noire où elle croupissait sur les hauts plateaux de l'Aubrac, décide de venger sa mort. Elle demande à en savoir plus sur l'enquête menée par son mari, à son amie Valentine Visconti, épouse de Louis d'Orléans, le frère du Roi. Puis, elle demande à être chargée de la mission. Cependant, elle n'a pas de compétences. Que peut-elle faire pour s'introduire dans ce milieu sans être une catin ? Il y a bien ce "Ménagier" écrit par son mari et qui contient quelque quatre cents recettes de cuisine. Ces lieux de plaisir ne font-ils pas appel à toutes sortes de métiers ? La préparation de petits plats ne va-t-elle pas de pair avec les plaisirs de la chair ?
Aidée par Agnès, la gouvernante de sa maison, elle commence un apprentissage de cuisinière pour proposer ses services en ce domaine. En quelques jours, elle apprend à préparer quelques plats qu'elle veut faire goûter à la maquerelle. Malgré les réticences de celle-ci, elle surprend sa gourmandise et commence un essai. Mais Guillaume, le queux en titre, voit d'un très mauvais œil cette intrusion craignant pour une place à laquelle il tient malgré son rang de cuisinier du Roi. Constance se retrouve engagée dans un tournoi, à qui fera la cuisine la plus appréciée des clients de l'étuve. Mais ses questions amènent des réactions, et la menace se précise. Cependant Constance recevra une aide inattendue...
Pour Souper mortel aux étuves, Michèle Barrière réunit à nouveau une intrigue policière, (la recherche de faux-monnayeurs) et la gastronomie. Ce n'est plus un étudiant, mais une jeune femme qui doit s'imposer. L'auteur livre une vision réaliste du quotidien de l'époque, axant son histoire autour des différents métiers ayant pour but de mettre en œuvre la nourriture, leur organisation dans des quartiers spécifiques. Elle s'attache à fournir moult renseignements sur les pratiques des professionnels. Elle donne aussi, à travers l'apprentissage de Constance, une description des cuisines de l'époque et de la mise en œuvre des différents ingrédients. Parallèlement à cette affaire de fausse monnaie qui lui permet une intrusion dans les lieux mal famés de la capitale, elle relate les éléments essentiels de la politique de l'époque, les bases de la société. Elle explicite les rapports entre la médecine et de la nourriture. Mais tout le roman baigne dans l'exhalaison des épices, la fragrance des aromates, dans le fumet des sauces et des préparations, dans le détail des recettes, composant une symphonie d'odeurs pour le plus grand bonheur des gourmands. Et des autres aussi, j'espère ! L'auteur sait truffer son récit d'anecdotes vivantes et piquantes, parler des aliments et de leur préparation, sans être ennuyeuse, les intégrant naturellement comme des composants de l'intrigue. Au plaisir de la lecture on allie presque le plaisir du goût.Souper mortel aux étuves est un roman extrêmement plaisant pour les personnages, le cadre et une intrigue menée de main de maître avec ce qu'il faut de suspense et de tension.
Citation
Elle s'empara d'un bougeoir, examina la blessure béante à la gorge, l'eau écarlate du bain et se laissa choir sur le lit qui jouxtait la cheminée.