Pourchassés par des créanciers peu amènes, Costes et Bernstein se croient tirés d'affaire lorsque Detoni, un expert d'art, les envoie sur la Côte d'Azur voler des tableaux qu'il a vendu à un milliardaire… et éviter qu'il s'aperçoive qu'il s'agit de copies ! Nos Pieds Nickelés comptent faire porter le chapeau au Gang des Présidents, des braqueurs masqués qui défrayent la chronique. Or ceux-ci n'apprécient guère la concurrence… même si nos bras cassés se trompent de tableaux !
Pas de doute, avec cette série, initiée en 2003 avec L'Approche, Philippe Colin-Olivier s'impose comme le digne fils spirituel de Pierre Siniac, ou plutôt du Pierre Siniac auteur des romans picaresques consacrés aux deux autres « monstres » qu'étaient Luj Inferman et La Cloduque. En cela, il s'inscrit également dans une tradition française qui peut remonter aux Pieds Nickelés, celle des apprentis-truands gaffeurs qui ne s'en sortent que grâce à des concours de circonstance et une chance insolente ! Ce roman au rythme effréné, composé principalement de dialogues bien sentis, va droit au but à travers une intrigue qui se tient : gags, retournements et surtout bon mots se succèdent sans jamais forcer le trait à travers une galerie de personnages à la fois croquignolets et crédibles. Le tout se termine sur une dantesque scène de fusillade dopée à l'adrénaline, comme si l'auteur voulait prouver qu'il en est également capable. Pari gagné ! Décidément, en cette période de sinistrose, un tel coup de fouet pour les zygomatiques devrait être remboursé par la Sécurité sociale…