CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 8.4
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Numéro collection : 716
ISBN : 978-2-07-045297-2
Nombre de pages : 548
Format : 11x18cm
Année de parution : 2012
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6 / 10

Mapuche

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Un bol d'Aires

Issu de la « grande plouquerie internationale » (selon ses termes) et révélé par les éditions Baleine, Caryl Férey est peut-être le dernier de la grande tradition des écrivains voyageurs dans un monde où on a longtemps cru que l'exotisme était mort avec l'ère du voyage organisé. Or, l'on a de plus en plus besoin des auteurs pour faire toucher l'altérité et comprendre un monde de moins en moins universel… Certes, beaucoup ont écrit (en bien ou en mal) sur les dictatures diverses et leurs séquelles – ¡Viva la muerte! de Frédéric Bertin-Denis ou plus récemment L'Hiver des enfants volés de Maurice Gouiran -, mais ici, le but est tout autre : on sent qu'à travers les aventures de Jana, l'indienne Mapuche du titre, et de Ruben Calderon, l'enquêteur au service des mères de la place de Mayo cherchant encore leurs enfants, c'est l'Argentine elle-même qui est le vrai personnage du roman. L'intrigue classique, commençant par le meurtre d'un travesti, avec parfois des facilités qui feraient soupirer chez quelqu'un de moins talentueux (l'inévitable romance entre les deux rebelles, figure imposée qui prend une crédibilité inattendue) est le prétexte à un voyage dans ce pays en pleine déliquescence, aux cicatrices apparentes, ayant du mal à s'extirper de son passé. Le tout avec une langue à la fois d'une précision qu'envieraient bien des usineurs de thriller industriel et ponctuée de petits bonheurs d'écritures saisissants. Caryl Férey n'a peut-être plus sa hargne flamboyante du début, mais il n'a pas non plus cédé aux sirènes du best-seller. Pour notre plus grand plaisir…

Article initialement paru le 30 avril 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Superposition d'immeubles, de rues pavées, de marbre, de ferraille et d'ordures, foyer de la révolution sud-américaine, vivant le coup d'État comme une seconde nature, culturelle, péroniste et hautaine, Buenos Aires savait que son âge d'or était passé et ne reviendrait plus.
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