CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 12
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Édité chez
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ISBN : 978-2-918767-36-7
Nombre de pages : 112
Format : 15x20cm
Année de parution : 2001
Titre original : Moscow
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8 / 10

Moscow

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Mise amor

Loin de la froideur de la capitale russe auquel le titre de ce court roman âpre et rythmé d'Edyr Augusto pourrait nous faire penser, Moscow est un monologue introspectif de Tinho à l'humidité omniprésente. Il y a la moiteur des corps, les plages ensoleillées, les bars où l'alcool coule à flot et la sueur perle des danseurs et des dragueurs, les sexes qui s'expriment de façon sordide et violente ou qui sont d'une tendresse pénétrante, enfin il y a le sang qui se déverse inlassablement suite à des règlements de compte entre bandes rivales ou à des cambriolages qui ont mal tourné. L'on ne sait d'ailleurs pas trop qui de Tinho ou de la violence est le personnage principal de cette chronique d'une chute annoncée. Lui est un anti-héros désabusé qui vit de rapines, de meurtres et de viols avec deux copains forcément inséparables sur l'île de Mosqueiro, non loin de Belém. Mosqueiro-Moscow : la filiation est là. Pourtant, Tinho, malgré une violence difficilement refoulée est un romantique de première. D'ailleurs, à un moment de ces quelques cent dix pages, il va trouver l'amour qui va lui apporter la rédemption. C'est du moins ce que l'on est amené à croire tant il se transforme. Mais il reste aux abois, et va payer au prix fort ses exactions passées. D'autant plus que sa personnalité est trouble et que Edyr Augusto prend un malin plaisir à peindre un post-adolescent entier aux pulsions exacerbées, qui ne sait même pas qu'en plus de commettre de nombreux crimes, il est irresponsable d'autres. Sa fuite en avant pensée de façon gamine ne peut que l'amener à se confronter à un fatalisme sanglant. Et c'est bien ce qui arrive avec une froide lenteur du romancier qui commence par désosser l'univers de Tinho, qui le dépouille de ses amis, de sa famille, de ses racines, de ses repères. Tinho sans le savoir est le taureau victime et coupable d'une corrida, il rugit dans les rues de Moscow à mesure que Edyr Augusto, tel un matador littéraire, pique ses banderilles dans sa carcasse qui peu à peu devient exsangue pour le laisser comme mort à la fin de ce récit, véritable naufrage humain.

Article initialement paru le 11 mars 2014
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Dans le silence de la nuit, je regarde la lune par la fenêtre. Je me tourne d'un côté, de l'autre. Je pense aux vacances. Aux vagues. Aux délires. On a peur de rien. On fait gaffe. Unis comme les doigts de la main. Graça, c'est une expérience. Je sais pas ce que ça va changer si ça marche. Si ça vaut la peine. Je tremble. Peur d'une femme ? C'est quoi, ça ? Je vais dormir. Non.
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