Suite à sa dernière enquête dans Château de cartes, Marcelo Silva s'est caché en Allemagne et attend que les risques liés à son travail d'enquêteur au Portugal diminuent. Il a compris qu'il avait sans doute des ennemis qui avaient poussé pour qu'il soit nommé à la lutte anti-corruption afin qu'il revienne et puisse être tué. Là, il préférerait vivre tranquillement mais son amie Margarida, dont il sait qu'elle a été coupable d'un crime mais ne veut pas la dénoncer, est à l'hôpital, proche de la mort. Il veut donc la revoir. Mais lorsqu'il arrive à Lisbonne, il apprend également qu'un groupe chinois est en train de préparer des contrats qui permettra la mainmise sur le pays, grâce aussi à des politiciens prêts à vendre les richesses de leur pays. Certes, une ministre a préféré quitter « pour des raisons de santé » son poste afin de ne pas trop cautionner ce système, mais elle sait qu'à présent, certains ont peur qu'elle se mette à parler. Son chauffeur est déjà mort et son fils a disparu. Près du port où accoste le splendide yacht d'un richissime chinois, les quartiers pauvres, peuplés d'immigrés sans droit, contemplent les agapes des riches. Marcelo Silva pense qu'il y a à bord des documents qui pourraient prouver ces liaisons dangereuses entre les magnats asiatiques et mes autorités portugaises. Mais peut-il les trouver ? Pourra-t-il les faire connaître ? C'est alors que les cadavres s'accumulent…
Deuxième volet de la série écrite par Miguel Szymanski autour de Marcelo Silva, le roman évoque de nouveau une multiplicité de personnages. Le héros de l'histoire apparait par moment pour relancer l'intrigue et aider à comprendre, mais l'ensemble du texte reste très axé sur les magouilles, sur les liens entre les différents protagonistes. De nombreux éléments prouvent sans doute la réalité de ces pratiques mafieuses, de cette mainmise des Chinois sur l'Europe en passant par les pays les plus fragiles et ceux plus rapidement atteints par la corruption. Entre le tract mis en scène et scénarisé, et le roman noir, La Grande pagode se laisse lire mais peine à attirer totalement car les personnages ressemblent autant à des idées qu'à des êtres véritablement de chair et d'os, et l'enquête manque encore un peu cruellement de souffle pour emporter le lecteur (travers déjà relevé dans le premier volet).
