CHRONIQUES

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INFORMATIONS LIVRE
Collection :
Numéro collection : 24
Nombre de pages : 250
Format : 18 X 12 CM
Année de parution : 1940
Crédits

Illustration de couverture : Simone Jean Bernard

Contexte
Villes :
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La Belle aux sept fourrures

Le détective Ralph O’, Muriel, sa femme, et James Aston, leur ami romancier, ont pris le Normandie pour aller aux États-Unis. À bord, ils croisent l’énigmatique Diana Dood, jeune femme fatale aux sept manteaux de fourrure. Mais à l’arrivée à New York, James Aston a littéralement disparu. Cela n’empêche pas le couple de s’installer dans l’appartement 27.03 de l’Old Easton Hotel où les deux ne tardent pas à croiser l’ombre de Rudy Woresto alias Rudy le Rouge, l’ennemi public. Ce dernier semble avoir prise sur Diana Dood et son père, manager de boxe. Il s’immisce un peu trop facilement dans les appartements de Ralph O’. Les ennuis s’accumulent: un couple est retrouvé assassiné dans l’hôtel, un carnet rouge avec un code secret de James Aston est subtilisé. Débarque alors l’inspecteur chevronné Cox. Entre lui et Ralph O’, ça fait des étincelles. Quand les gangsters se font plus menaçants, le couple esquive et fuit. Mais Ralph O’ veut retrouver son ami et en savoir plus sur l’énigmatique Diana Dood. Surtout, il a des comptes à rendre à Rudy le Rouge. L’heure de monter dans sa Ford et de traverser une partie des Midwest jusqu’au camp retranché de Rudy le Rouge a sonné. Mais les péripéties ne vont pas manquer, et une surprise de taille l’attend à son arrivée.

Suite de La Bête aux sept manteaux, publié en 1935 dans « Le Masque » chez le même éditeur, ce roman est une suite de péripéties dignes de Tintin en Amérique. D’abord, on ne comprend pas très bien en quoi l’ouvrage est un « roman d’action » et non un « roman d’aventures » (le sous-titre des deux collections). Surtout que les deux protagonistes principaux sont des détectives (Ralph O’, souvent faussement misogyne, doit souvent se rendre à l’évidence : sa femme est bien plus pragmatique et fait preuve de bon sens) et que le roman se veut un roman dur de gangsters avec corruption, racket, tirs à la sulfateuse et combats de boxe truqués sur fond de paris véreux. Et il y a ce personnage de femme fatale en la personne de Diana Dood, un archétype ici sous-exploité. L’intrigue est décousue (on enquête sur la disparition ubuesque de James Aston puis on fuit poursuivre une Lune de miel), débonnaire (avec des rencontres fortuites dans un restaurant français qui fait de la bouillabaisse) et simpliste (l’élimination de Rudy le Rouge débarrassant New York de la pègre). Cependant, il est évident que les deux auteurs derrière le pseudonyme de Pierre-André Fernic (André Ferran et Pierre Daunic) jouent la carte Al Capone pour dresser leur portrait de Rudy le Rouge (l’inspecteur Cox cherchant un biais pour l’arrêter) et misent sur les films de gangsters en vogue avec James Cagney pour proposer leur carte postale de l’Amérique. Signalons un final parfaitement farfelu qui fait que l’on referme ce livre de bonne humeur.

Publié le 18 juin 2025
Mis à jour le 18 juin 2025
Rudy se crut obligé de faire une démonstration théâtrale. Il y a dans tout gangster un cabotin qui sommeille. Il bondit sur ses pieds en renversant la table.