Paul Mercier est un agent secret ou plutôt un honorable correspondant, c’est-à-dire qu’il travaille pour la France mais en free-lance. Il a eu ce poste car son père était déjà agent secret à Abidjan. Sa connaissance des milieux locaux, sa relation amoureuse avec une femme qui connait bien les milieux d’affaire, les milieux politiques et tous ceux qui tournent autour, sont des aides importantes pour exécuter ses missions. C’est alors qu’il entend parler d’une affaire importante liée au trafic de drogue. L’argent généré et les réseaux créés intéresse de nombreuses personnes car tout ce trafic pourrait aider à la création et à l’armement des groupes terroristes.
Tandis qu’il cherche à en savoir plus, et notamment sur un important ministre qui a l’air bien placé à l’intérieur de ses différents complots, Paul Mercier est victime d’une tentative d’empoisonnement. Vexé, sentant que beaucoup veulent le lâcher et surtout que la France est en train de perdre son pré carré, au profit des puissances étrangères dont les Américains surtout intéressés par les narcotrafics et les Israéliens qui surveillent tous ces groupes pouvant déstabiliser leur pays, l’agent décide de découvrir la vérité malgré tout. Il pense s’introduire discrètement dans une fête débridée où pourraient se trouver ses cibles et il s’y rend, accompagné de sa compagne. Cette dernière disparait et sera retrouvée morte dans la lagune. Encore plus en colère, malgré les signaux évidents qu’il ferait mieux de se mettre en retrait, voire de quitter le pays et de passer une retraite sympathique en France, Paul Mercier décide de continuer son enquête en dépit des risques immenses, et en sentant bien que la France ne le soutiendra peut-être pas beaucoup.
Antoine Glaser nous propose une enquête classique policière assez classique, avec ses indics, ses faux-semblants, ses riches qui dirigent les affaires et une corruption omniprésente. Éternelle lutte de David contre Goliath, Sombre lagune raconte comment Paul Mercier va essayer de découvrir des pistes dans un univers de plus en plus hostile. Centré sur le personnage, s’attachant à ses pas, sans trop décrire les autres protagonistes, le roman en acquiert une densité forte, dont on se doute qu’elle débouchera sur du pessimisme, dans la plus pure tradition du héros qui lutte contre le monde et qui, dans un roman d’espionnage-policier, ne peut que perdre. Très intéressant, bien documenté, le texte se lit avec plaisir et suspense jusqu’aux dernières pages fortes au gout amer comme la réalité du monde géopolitique actuel.