Deux jeune femmes libres à New York avec pour colocataire un Italien, plutôt bel homme. Des relations amoureuses circulent entre les trois ou peut-être juste de l’amitié, ou peut-être des liens liés aux drogues qu’ils consomment pour se détendre. Tout ça inquiète le petit ami de l’une des filles, resté à Paris. Il vient les rejoindre. Quelques jours plus tard, la petite amie de l’Italien vient à son tour s’installer, mais l’appartement est vide : l’Italien serait parti définitivement. On retrouvera son corps dans les décombres des tours jumelles du World Trade Center. Dans les faits son corps aurait simplement été déposé. La deuxième femme et son petit ami rentrent en France où le couple reprend sa vie normale. Une enquête va être menée. Mal. Avec des erreurs et même des fautes – un des policiers enverra un message à une suspecte et cela provoquera des tollés de la défense. L’affaire peut alors s’enliser.
De nos jours, s’inspirant d’autres affaires criminelles, Victor Guilbert reprend l’enquête, rencontre les protagonistes (du moins ceux qui acceptent), raconte les failles et propose la solution la plus rationnelle et qui a été quasiment avouée par les coupables. Le récit qui jongle avec la temporalité, qui joue avec l’humour un peu à la façon dont Philippe Jaenada parsème ses textes (mais Victor Guilbert se met moins en scène), propose une description intéressante de l’histoire, évoque bien les relations étranges qui se nouent entre les protagonistes, montre comment l’enquête n’a pas été menée de meilleure façon possible. Au final, la principale suspecte a l’air de bien se porter et le mort a l’air bien oublié. Une belle parabole du monde actuel.