Ana Boyer est une gendarme qui s’occupe d’affaires criminelles et est aujourd’hui appelée suite à la découverte d’un corps torturé, martyrisé et laissé dans de tristes conditions en pleine nature, entre Marseille et Cassis. Sur le cadavre des annotations cabalistiques qui laissent à penser à un tueur imprégné de christianisme, ou d’occultisme. Mais l’enquête débute et très vite, la gendarme se tourne vers d’autres pistes : elle relie le mort à d’autres cadavres, eux aussi mutilés. Comme il s’agit de cadavres d’étrangers, elle se pose la question de l’existence d’un réseau de trafiquants d’organe qui tueraient des immigrants, peut-être illégaux. Les pistes l’entraînent vers des truands qui pourraient être en cheville avec des mafieux russes. Un homme arrêté donne quelques informations mais ça ne semble pas suffisant pour arrêter des chirurgiens notables qui collaboreraient avec des mafieux proches du gouvernement. Il faudra toute l’énergie de la jeune femme pour aller au bout de son enquête.
Arma christi est un récit classique, mené avec soin par Bruno Carpentier, qui se sert d’un début qui laisse entrevoir un tueur en série obsédé. Mais les crimes se transforment en des crimes « normaux » – c’est-à-dire commis par des gens travaillant pour le profit même si certains en profitent également pour assouvir leurs propres pulsions. Les personnages de gendarmes avec leurs doutes, leurs failles, et leur volonté de servir sont décrits avec soin dans une intrigue qui se déroule de manière logique, intelligemment construite et qui maintient le suspense jusqu’au bout. Sans révolutionner le genre, cette nouvelle enquête d’Ana Boyer est une honorable variation dont l’auteur n’a pas à rougir.