CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 6,00 €
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-9599-6202-8
Nombre de pages : 64
Format : 21 X 14 CM
Année de parution : 2025
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Auteur(s) :

Illustration de couverture : Jean-Christophe Chauzy

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7 / 10

Le Gringo magnifique : surfer dans les bars avec James Crumley

Auteur :

Près de trente ans après sa rencontre avec James Crumley, Jean Songe revient avec ce texte, version non sabrée, non édulcorée qui la relate. Commande à l'origine pour Libération Magazine, Le Gringo magnifique semble être devenu pour son auteur quelque chose d'indescriptiblement marquant. Ce qui au fil de la lecture peut aisément se comprendre !

Le 31 octobre 1994, pour le compte de Libération Magazine, Yannick Bourg rencontre James Crumley à l’occasion de la sortie en France du Canard siffleur mexicain. Il va suivre le romancier américain pendant une pleine semaine, couvrant des séances de dédicaces, des rendez-vous promotionnels, des dîners chez son éditeur d’alors Patrick Raynal, des discussions alcoolisées et caféinées dans des bars, et des promenades en taxi. Marqué par cette rencontre intimiste et immersive, celui qui est depuis devenu Jean Songe, propose avec Le Gringo magnifique, une relecture non expurgée de son texte d’alors avec quelques ajouts en postface. Soixante-quatre pages à revisiter la littérature et le cinéma américain (l’amitié et la fascination pour Harry Crews en tête ; des détours vers James Ellroy et Maurice G. Dantec, le refus d’être considéré comme un écrivain minimaliste à la Henry Hemingway ; le désintérêt pour Oliver Stone et Quentin Tarantino), à parler des femmes, de la société, de l’écriture pour Hollywood. Le journaliste d’alors fait des digressions tranchées assumées (et parle de comment il est entré dans l’œuvre de Richard Brautigan, entre autres). Enrichit les propos de « Jim » Crumley. Le texte se lit d’une traite et il en ressort de l’estime pour une figure, devenue à travers les années et deux uniques rencontres, doublement paternelle (aussi bien dans la vie privée que dans la vie d’écrivain). Ne rechignant pas à « démagnifier » James Crumley, il l’en rend plus humain,, le montre faisant le job. On perçoit de la bonhommie chez ce « monstre » qui semble se tuer à petit feu parce qu’il aime profiter de la vie (quatre divorces, autant de pensions alimentaires, de beuveries pour oublier tout ça). Surtout, on comprend à lire ces lignes, et à décrypter la « première » bascule en 1910 de la littérature, selon Jean Songe, Virginia Wolfe & Al., que James Crumley est l’un des derniers dinosaures d’une littérature et ce même si Jean Songe reconnait que certains des romans de l’auteur passent mal le temps. Un portrait magnifique d’un auteur devenu culte à travers ses écrits et les aventures de ce diable de Milo Milodragovitch. Tout en douceur et noirceur lumineuse.

Site de La Culottée

Publié le 17 juillet 2025
Mis à jour le 17 juillet 2025
La nuit est tombée et on s’en cogne dans ce bar très classieux à proximité de la maison Gallimard. On baigne dans un filet de musique classique. Crumley jette un coup d’œil à la jeune femme rousse qui vient de s’asseoir à une table voisine. Les grandes bottes lacées jusqu’aux genoux aimantent les regards. La jeune femme ressemble à une Fanny Ardant S. M., Crumley l’a vue arriver de loin. Quelque fois, il parle en regardant à côté, agacé par un bruit ou attentif aux mouvements des gens.
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