Marseille et sa cité radieuse, célèbre car création architecturale de Le Corbusier. Mais c’est également le nom d’un lieu particulier de la ville. Dans cet endroit, l’École de la dernière chance, on accueille des jeunes (ou des moins jeunes) en déshérence afin de les remettre sur le bon chemin, de leur permettre une pause agréable au milieu des vicissitudes de la vie. On commence même à parler d’un couple sympathique qui y vit l’amour. L’homme a fait une pause dans sa carrière dans la légion et est revenu vivre là quelques mois, dans l’attente de savoir ce qu’il allait faire de sa vie. Sara, son « amie de cœur », est une gitane, en rupture de ban avec les valeurs de sa famille. Mais un jour, c’est le drame : un incendie éclate et le jeune est retrouvé mort dans son studio. Bien des questions se posent. Tout d’abord pourquoi avait-il entreposé de produits chimiques dans sa chambre ? Surtout où est passé Sara ? A-t-elle été enlevée ? Par sa famille ? Des ennemis ? Aurait-elle tuée par son amoureux qui se serait suicidé ensuite ? De nombreuses questions qui vont voir se confronter les communautés, sans parler des gens qui voudraient que cette mort soit l’occasion de remettre en cause le travail social marseillais. Pour Gabriella, la « Fille du Poulpe », il est temps d’aller visiter la Cité phocéenne et de faire le point sur cette affaire qui déchaîne les passions.
Le but de ce roman de Lucie Debaille n’est pas forcément de créer une enquête mettant en scène la Fille du Poulpe avec rebondissements incessants et échanges de coups de feu ou de coups tordus. C’est surtout le plaisir de présenter une situation, une envie quasi utopique, un lieu de recréation du monde contemporain. Il faut dire que la romancière, qui vient de décéder un mois après la publication de cet ouvrage, a été par le passé directrice de cette École de la deuxième chance. C’est ce lieu et les idées et réflexions qu’il soulève qui importent plus que l’intrigue. Si l’on accepte ces prémices, on trouvera intéressant ce volume de la série.