Octeville, un petit village anonyme comme il y en a tant… Sauf le jour où le jeune Julien, sur le chemin du lycée, est le témoin involontaire d'une altercation entre deux inconnus qui se conclut par un assassinat particulièrement violent. D'après les premières constatations, il ne s'agit pas d'une simple dispute ayant mal tourné : l'assassin était là pour tuer. Sous l'égide du maire, potentat de ce microcosme, l'inspecteur-chef Cottard commence son enquête. Il s'aperçoit vite que la victime, Monsieur Valentin, avait été auparavant « victime d'accidents » qui pourraient bien être des tentatives de meurtre, l'exaspération expliquant l'acharnement de l'assassin. Quel serait le mobile ? La classique vengeance suite à un adultère ? Une affaire de vente de terrains ? Mais surtout comment diable le coupable peut-il se cacher dans un endroit où tout le monde se connaît ?
Un premier roman de Julien Guillevic qui prend la forme d'un polar d'enquête ultra-classique qui, de par son décor rural, évoque les mânes de Charles Exbrayat, spécialiste du genre. L'auteur sait décrire de façon convaincante et sans aucune condescendance mal placée ce milieu qui semble à peine avoir évolué depuis Zola… Un style assez vivant, quoique non sans maladresses de débutant, et un rebondissement particulièrement inattendu en cours de route permettent d'éviter le syndrome téléfilm « dramatique policière » du samedi après-midi. On élaguerait volontiers un peu pour donner un format idéal pour l'ancienne collection « Masque jaune » du Masque, où ce texte aurait pu trouver sa place, mais l'auteur, de par son talent d'écriture bien existant, ne peut que s'améliorer…
