CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 23
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ISBN : 978-2-8159-1228-0
Nombre de pages : 394
Format : 15x22cm
Année de parution : 2007
Titre original : Im Auftrag der Vater
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8 / 10

Au nom des pères

Série :

Dans les brumes de l'âme allemande éternelle

Louise Boni est une policière qui a une dépendance à l'alcool qui ne l'empêche absolument pas de vouloir faire son travail le plus correctement possible. Surtout à l'image de sa région, où tout semble plombé par le froid, la pluie et le brouillard, elle a l'air de traverser la vie comme une âme en peine. Près d'elle, son ancien adjoint qui depuis un an, et leur dernière affaire commune, n'a pas repris le travail. Mais voilà qu'une nouvelle affaire arrive, et Louise Boni va avoir besoin de ce collègue car il connaît la langue et la région d'origine d'un suspect, la Croatie. En fait, cela va surtout permettre à Oliver Bottini de raconter une histoire ancienne et de replonger dans le passé de l'Allemagne, et pas seulement celui de l'Allemagne nazie Pas uniquement les méchants nazis. Durant des siècles, les différents gouvernements des États allemands, unifiés ou séparés, ont eu une politique de colonisation vers l'est. Aussi, de nombreuses communautés, linguistiquement et culturellement allemandes, ont grandi dans les grandes banlieues de l'empire prussien ou austro-hongrois. Avec les différentes guerres, ces Allemands ont été l'objet d'attentions diverses et variées si bien qu'ils ont souvent été le dindon de la farce. Par exemple, annexés au Reich hitlérien, ils en ont subi le terrible contre-coup après la défaite de 1945. Après cette escapade historique, revenons maintenant à l'intrigue. Paul Niemann est un honnête fonctionnaire allemand. Lors de la guerre en Yougoslavie, il a dû s'occuper des réfugiés, mais a dû surtout travailler avec des consignes très dures. Y a-t-il un rapport avec cet homme à l'accent étrange qui, des années plus tard, rôde autour de sa maison et lui annonce que, justement, cette maison sera bientôt la sienne ? Chargée d'enquêter, Louise Boni devra remonter le cours du temps en ayant l'impression qu'elle ne pourra que retarder l'inévitable, qu'elle ne pourra pas grand-chose contre des forces historiques à l'œuvre depuis des siècles.
Il faut aimer les enquêtes lentes, les digressions sur les personnages, les déplacements décrits avec soin. Le temps semble ici distendu, comme dans les vieux films de Wim Wenders. À travers des ciels brumeux, des personnages fantomatiques avancent avec peine dans des décors eux aussi fantomatiques. L'intrigue est en filigrane, ne servant que de trame à des descriptions de paysages, d'états d'âme, de réminiscences et de souvenirs. Au nom des pères demande une grande capacité d'attention pour le lecteur, sans même savoir s'il en tirera un bénéfice substantiel, tant l'intrigue se perd elle aussi dans les méandres vaporeux, dans l'obscurité des fins de journées en automne.

Article initialement paru le 20 septembre 2017
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Elle retourna la fiche, regarda la photo. Les yeux légèrement baissés, les joues tendues, mais cela ne voulait rien dire : on pouvait être tendu face au service pour les étrangers d'un pays inconnu.
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