Par une soirée de canicule, Anna et Gaspard s’embarquent pour la Charente-Maritime pour rejoindre Audrey, la sœur de Gaspard, et son compagnon David. Leur mission : garder Eva, la jeune fille du couple, dans leur grande maison loin de tout pendant qu’ils s’offrent une soirée concert. Rien de plus simple, d’autant qu’Eva semble être une enfant idéale. Mais tout commence mal : d’abord, il y a ce chat décapité qu’ils trouvent sur la route, puis ensuite, un serpent également décapité disposé sur un mur. Au fur et à mesure que la soirée avance, les visions étranges se multiplient : un mystérieux chat blanc angora, un étrange clochard immobile à l’extérieur, fixant la maison… Alors que leurs hôtes ne font pas mine de revenir, Anna et Gaspard finissent par se demander s’ils sont vraiment seuls dans la maison. Et s’il y avait quelqu’un, quelqu’un qu’ils n’ont pas vu, mais quelqu’un qui, dès qu’ils ont le dos tourné, laisse des hématomes sur le corps de la fillette ? Ou bien la vérité est-elle encore plus incroyable ?
Pas de doutes, Thibaut Solano (dont on a apprécié les deux romans consacrés au journaliste Simon Magny) connaît ses classiques : le critique paresseux ressortira l’inévitable DIEU Stephen King (puisqu’il a le monopole du fantastique, ce qui évite au dit critique d’avoir à le lire), mais on pensera plutôt aux romans des années 1990 ou même aux productions cinématographique Blumhouse exploitant, souvent mal, tout l’attirail du surnaturel à grands renforts d’effets-chocs. (Car oui, sans déflorer, on est indéniablement dans le fantastique pur.) Comme souvent, les éléments inquiétants s’accumulent, laissant juste à l’auteur le temps de développer ses personnages, mais à 130 pages le bout, on évite le syndrome du Livre VentripotentTM qui affligeait une bonne partie desdits romans des années 1990. C’est même là que le bât blesse : si la construction ménage une montée en puissance qui laisse présager un final apocalyptique, celui-ci est shunté en faveur d’une conclusion rapide qui considère qu’un grand méchant surnaturel dévoilé est censé tout expliquer. Soit l’autre gros défaut du genre… (Genre Graham Masterton et ses romans souvent captivants qui avaient tendance à lâcher le lecteur au moment de boucler le récit.) Dommage, voilà qui risque de laisser sur une mauvaise impression occultant les réelles qualités du roman…