L'unité 5 – Braxton, Evans et Moore – est envoyée auprès du milliardaire Hassan-El Ahmad, ponte de l'industrie militaire, pris pour cible par un groupuscule répondant au nom de « L'Armée de Sherwood ». L'affaire est complexe car les terroristes décident de s'en prendre à Saïd, jet-setter de fils à papa, si ce dernier ne cède pas aux revendications des révolutionnaires… Et le problème est qu'ils ne réclament pas d'argent, mais plutôt l'arrêt des délocalisations ou de la pollution provoquées par les usines d'El Ahmad. Devant la puissance et le réel danger de cette organisation (cf. tome 1), l'agence est obligée de renforcer sa présence auprès de Saïd… ce qui ne l'empêche pas d'être à deux doigts de se faire enlever, le jeune homme ne devant son salut qu'à une spectaculaire intervention de la combative Ely. La direction de Damoclès emploie alors les grands moyens et soustrait « définitivement » le fils du milliardaire aux yeux du monde, et l'emmène dans une de ces planques ultra-secrètes dont elle dispose aux quatre coins du globe. Mais il n'est pas sûr que cette manœuvre d'évitement perturbe longtemps l'Armée de Sherwood…
Ce second tome du dyptique confirme l'intérêt entrevu dans le premier volume de cette nouvelle série : les cartes habituelles sont un peu brouillées par le scénario de Callède, tout du moins pour ce qui est pour le lecteur de savoir qui sont les véritables « héros » de la série. Les agents de Damoclès ou les « terroristes » réclamant plus de justice sociale ? Car voici une agence qui défend sans sourciller un milliardaire à la fortune d'origine douteuse, et qui semble faire peu de cas de l'espèce humaine. Sans oublier que ce même milliardaire est le principal fournisseur du « Blitz », la drogue qui permet aux hommes et aux femmes de Damoclès d'endurer les pires coups… Protection des riches par les forts, voilà qui n'est pas nouveau, mais c'est plutôt rare de voir les rôles – presque – s'inverser. Presque, car les membres de l'unité 5, que nous suivons dans cette première mission, sont loin d'être des brutes insensibles : c'est aussi là que Callède séduit, en nous les présentant dans leur quotidien privé, dans leurs amours ratées, leurs vies bancales. Il devient de moins en moins rare de voir se mêler ces aspects intimes dans les séries d'action, et c'est tant mieux. Alain Henriet est en outre un dessinateur parfait pour « Damoclès », et son trait dynamique fait merveille dans toutes les scènes les plus mouvementées de cette série. Et dans les autres aussi !