Sarti Antonio ne sera jamais appelé autrement. Ni Sarti, ni Antonio, ni même, n'y pensons pas, Tonio. Il est sergent et sergent restera. Puisque comme le dit le narrateur, qui n'hésite pas à intervenir et à boire autant de café que son personnage : « Le sergent Sarti Antonio n'est pas un policier ordinaire. C'est un pauvre type qui ne sait rien faire d'autre dans la vie que ce qu'il fait depuis des années. C'est un pauvre type qui a fini policier on ne sait pas très bien pourquoi ni comment. Sans doute pour la seule raison que c'est moi qui l'ai fait comme ça. Et ça, c'est la meilleure des raisons. »
Parce que trois timbres très précieux ont été volés alors qu'il avait en charge la surveillance de l'exposition où ils se trouvaient, Sarti Antonio est placardisé dans le quartier malfamé du Pilastro. Le voilà qui arpente dans la voiture 28, conduite par Felice Cantoni, ce quartier de nuit. Il y rencontre Claudio, un jeune garçon pour lequel il se prend d'amitié.
Brutalement, l'enfant est retrouvé mort une balle dans la tête. Petit glandeur, certes, un peu magouilleur d'accord, Claudio, gamin gentil, n'était pas pour autant un grand bandit. On enterre vite l'affaire, sauf Sarti Antonio qui ne se résout pas à laisser cette enquête inachevée. Pour lui, le coupable se trouve forcément au Pilastro, quartier de « voleurs, de drogués, de pédés et de prostitués ». Son acolyte improbable Rosas, philosophe éternel étudiant, l'aide à voir plus loin que le bout de son nez, c'est-à-dire derrière le paravent.
Une des grandes originalités du roman vient des interventions du narrateur qui donne son avis sur les agissements de son personnage, fait montre d'une gentille ironie à son égard. Avec deux tics de langage et trois répliques, Macchiavelli caractérise et ridiculise n'importe quel personnage. La légèreté et la rapidité de l'écriture donnent à ce texte, pas foncièrement amusant, une drôlerie douce-amère.