CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 17
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 978-2-7021-6020-6
Nombre de pages : 388
Format : 14x21cm
Année de parution : 2005
Titre original : The Closers
Crédits
Auteur(s) :
Traducteur(s) :

Préfacier: Michael Connelly

Contexte
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8 / 10

Deuil interdit

Le presbytère n'a rien perdu de son éclat

En parallèle de la parution des nouveaux volets des aventures de Harry Bosch ou de Mickey Haller concoctés par Michael Connelly, les éditions Calmann-Lévy sous la houlette de Robert Pépin ressortent, à intervalles réguliers, ses premiers romans. Pour le lecteur, c'est l'occasion de (re)découvrir des enquêtes et de constater si le charme est toujours intact. Depuis ses origines, l'inspecteur Harry Bosch du fameux LAPD est sujet à des complications avec son administration policière. Il a même quitté ses fonctions et exercé quelques temps comme détective privé. Mais les moyens sont limités et il fallait le faire revenir au sein des forces de l'ordre. C'est ce qu'a décidé le nouveau chef des services qui entend l'intégrer à une unité des Affaires non résolues qui, comme son intitulé l'indique, est chargée de travailler sur de vieux dossiers poussiéreux. Le premier cold case auquel il se confronte est celui de Becky Verloren, une jeune fille enlevée et retrouvées assassinée à quelques mètres de chez elle. Cette vieille enquête aurait pu s'avérer simple et sans anicroches, mais à peine a-t-elle commencé que Harry Bosch est « bousculé » par une vieille gloire de la police qui lui demande de laisser tomber…
Deuil interdit montre bien combien un crime, même ancien, est une blessure, une faille que le temps n'apaise que peu : c'est de manière concrète la façon dont les parents de la victime continuent à vivre avec la douleur – la mère, encore dans la maison du crime, qui époussette une chambre restée en l'état ; de l'autre côté le père traîne dans les rues, entre alcoolisme et volonté de rédemption, obnubilé par son impuissance. Tous les autres protagonistes du drame, même ceux qui n'y furent impliqués que de loin, portent encore une faille née avec ce cadavre dans l'herbe. Mais ce ne serait pas un « Harry Bosch » s'il n'y avait pas quelques piques et jérémiades contre la hiérarchie. Ici, en fouillant, l'enquêteur se rend compte que l'affaire a souffert de nombreuses irrégularités et que toutes mènent vers la même hypothèse. Les instances de la police de Los Angeles auraient cherché à étouffer l'affaire pour cacher des responsabilités qu'il reste à mettre à jour. Miné par des fausses pistes, l'enquête tient grâce à la ténacité de Harry Bosch. Même s'il découvrira la vérité, toute l'enquête ne lui laissera qu'un goût amer. Certes, il aura réussi, mais la justice ne sera pas rendue comme il l'entend, et il ne sait pas trop si tout cela n'est pas aussi une façon de régler des comptes internes à la police.
En tout cas, le lecteur aura retrouvé le Harry Bosh teigneux, pitt-bull qui, lancé sur sa proie, lui colle aux chevilles sur l'ensemble du roman, sans s'occuper des dommages collatéraux, prêt à utiliser des versions particulières de la loi pour arriver à ses fins.

Article initialement paru le 22 septembre 2017
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Pour eux les blessures restaient ouvertes, pour eux, il n'y aurait pas de paix. La vérité ne libérait pas. Mais on pouvait s'en sortir. C'était ce qu'il lui dirait. On pouvait remonter à la lumière, grimper, gratter, se battre pour ressortir du trou.
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