À Barcelone, dans un commissariat, tout est calme jusqu'à l'arrivée d'un jeune homme ensanglanté. Il serait le seul survivant d'une série de crimes au cours de laquelle toute une famille a été tuée, et ce de manière horrible. Toute une famille ? Presque car le tueur a laissé en vie une petite fille de quelques mois. L'inspecteur Milo Malart est chargé de l'enquête. Une enquête difficile car de nombreux éléments ne collent pas : le seul survivant a lui-même été victime d'une série criminelle il y a longtemps, avec un tueur qui aurait tué toute sa famille, lui étant le seul survivant. Aurait-il voulu reproduire ce crime ? En tout cas, ce jeune homme est l'héritier d'une riche famille, et il n'y aucune raison financière à ce crime. De plus, il semblait très amoureux de la fille de cette famille qui a été décimée. Peu à peu, le tableau se transforme car le jeune homme semble être un être docile, un garçon obéissant, et il semble impensable qu'il ait commis ces meurtres. En revanche, la fille de famille a posté des vidéos trash, joue avec l'idée de la mort, de la transgression. Aurait-elle mis en scène l'assassinat de sa famille avec un complice qui l'aurait par la suite tuée ? Le père de famille avait visiblement des affaires un peu louches et disposait peut-être de sommes illégales et conséquentes en liquide chez lui. Comme il était aussi indic pour la police, la piste de la vengeance de membres d'un gang qu'il aurait dénoncé n'est pas exclue. Toutes ces pistes se chevauchent, et il devient difficile de garder en prison le jeune homme qui est réclamé par son oncle, un homme riche et influent de la ville.
Le roman d'Aro Sáinz de la Maza, troisième volet mettant en scène son personnage récurrent, l'inspecteur Milo Malart, est donc à la fois une intrigue qui « tourne en rond », qui avance lentement autour du silence borné d'une victime (ou d'un suspect), et s'offre des échappées sur l'ambiance plombée de la ville espagnole juste après des attentats meurtriers et sur la psyché un peu branlante du policier. Docile aurait peut-être pu gagner en densité en rétrécissant un peu son propos, mais c'est une longue analyse psychologiquement poussée du personnage central autour d'une scène sanglante qui revient pour nous en proposer des versions différentes.