CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 19
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ISBN : 978-2-07-304417-4
Nombre de pages : 416
Format : 14x21cm
Année de parution : 2025
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Henua

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Malaise aux Marquises

Sur l'île de Nuku Hiva, au cœur de l'archipel des Marquises, une jeune femme, libre et militante, aimée de tous, vient d'être assassinée. Dépêché de Tahiti pour mener l'enquête, Tepano Morel est à demi-marquisien, ce qui, en théorie, devrait lui faciliter les choses. Si ce n'est que ledit Morel, élevé en métropole, ignore quasiment tout de ses racines marquisiennes et que tout le monde, sur cette île minuscule semble mieux connaître son passé que lui-même. Écartelé entre ses deux cultures, il aura fort à faire et beaucoup à apprendre pour élucider un crime où tradition et modernité se mêlent et où les fausses pistes abondent.

Après deux romans consécutifs s'attaquant de front à de grands problèmes de société (l'industrie du tabac dans Leur âme au Diable et la prostitution liée à celle de l'alcool en Afrique dans Free Queens), Marin Ledun revient à une échelle plus restreinte, un « petit » polar nourri d'exotisme à l'autre bout du monde. Mais on ne change pas un auteur tenace, et au fil des pages de Henua (le mot marquisien pour la terre-mère, nourricière), celui-ci creuse, en profondeur, le malaise d'un paradis pour touristes à quinze milles kilomètres de Paris. Isolement, misère, trafics en tout genre, la société marquisienne se débat sans armes avec les maux du monde moderne tout en tentant de conserver ses traditions, mises à mal depuis que le gouvernement français décida d'y mener des essais nucléaires dans les années 1970. Sans aucun misérabilisme, il esquisse une population restreinte, d'à peine deux mille habitants, où tout le monde se connaît, est plus ou moins apparenté, et où il est difficile de se faire son chemin sous le regard, plus ou moins bienveillant de la communauté qui sous des dehors unis n'en abrite pas moins un ou des assassins.
Dépaysant et pourtant incisif, Henua n'oublie jamais son propos sous un soleil de carte postale et dépouille l'image, couche après couche, pour ne plus révéler que la vérité nue. Alors un « petit » polar exotique certes, mais un petit Ledun demeure un grand roman noir !

Article initialement paru le 13 février 2025
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Désert, montagne, forêts luxuriantes. À chaque partie de l'île son climat. Trois petits mondes en un. Le paysage est splendide et rugueux. Morel est subjugué.
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