CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 25
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-283-02283-2
Nombre de pages : 590
Format : 14x21cm
Année de parution : 2009
Titre original : The Story of my Assassins
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10 / 10

Histoire de mes assassins

Une infinité de petits pions...

Le nouveau roman de Tarun J. Tejpal réserve autant de poésie, de dépaysement que son premier roman, salué par la critique et par 300 000 lecteurs en France. Dans Loin de Chandigarh, l'histoire d'amour du narrateur prenait toute la place. Ici, bien que le narrateur soit à nouveau le personnage central, Tarun J. Tejpal choisit de s'éloigner de lui pour nous conter les cinq vies de ces cinq acolytes d'un jour.
Un attentat avorté contre le narrateur, journaliste indien à Dehli, est le prétexte à ce voyage dans l'Inde contemporaine. Il s'affronte à sa maîtresse, Sara, seule figure féminine du roman, qui prend le parti des cinq assassins. Elle leur rend visite en prison pendant leur procès, et lui rapporte leur histoire personnelle. Cinq laissés pour compte, l'un issu du servage, l'un abandonné dans un train, tel autre voleur sur les quais de la gare de Delhi, qui héritier des égarements d'un père musulman, qui vengeur du viol subi par ses sœurs. Ces cinq destins se retrouvent, malgré eux, au cœur de cette intrigue. Tarun J. Tejpal les rend lumineux et attachants car c'est un humaniste ; il les aime.
Par son écriture dense et folle, il réussit à nous faire rire – et aussi grincer des dents – de la misère humaine et un « lever de drapeaux » se révèle la pire scène de torture. Il manie la langue de manière ludique, invente des mots, nous abreuve d'expressions jubilatoires, use de tournures métaphoriques et poétiques. Ainsi un drap souillé de sperme devient « maculé d'un million de bonheur ». Il y a de l'Albert Cohen – Mangeclous, Belle du Seigneur – dans ce style drôle, enlevé, détaillé. Tarun J. Tejpal est généreux, quitte à trop en faire parfois, et pour qui a goûté une fois l'Inde, celui-ci retrouvera les odeurs, les couleurs bigarrées, la chaleur et les bruits de ce pays complexe et bouleversant.

Article initialement paru le 17 août 2009
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Je t'ai toujours dit qu'il vaut mieux faire en sorte d'être la bouche plutôt que la mangue, dit Guruji. La mangue est bonne mais c'est la bouche qui savoure. Quelle que soit la perfection du fruit, c'est la bouche qui le mange, lentement ou rapidement ou pas du tout. J'espère, mon fils, que tu n'as pas fait de cette femme la bouche
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