CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 16
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
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Numéro collection : 27
ISBN : 978-2-919066-76-6
Nombre de pages : 390
Format : 12x19cm
Année de parution : 2019
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6 / 10

La Confrérie des louves

Série :

L'assassin habite dans la maison

Un homme, Édouard Schaeffer, est retrouvé mort dans le restaurant qu'il détient. Son serveur parvient à suivre l'assassin potentiel jusqu'à son domicile, qui n'est autre que celui du mort himself. À ce domicile, se trouvent la femme (et donc veuve) du mort ainsi que trois de ses amies. Chacune sert d'alibi aux trois autres. Sur ces prémices qui peuvent rappeler aux anciens de façon décalée le début d'un célèbre roman policier d'avant-guerre (d'ailleurs la référence est explicitement signalée dans le texte), le commandant Hamelin, chargé de l'enquête, doit découvrir qui peut être l'assassin. Et plus les investigations au cours des sept jours suivants avancent, plus les raisons de tuer le restaurateur apparaissent et, avec les détails, les coupables potentiels se multiplient – femme délaissée, amante trompée, « associé » à qui on demande le remboursement de fortes sommes, blagues douteuses… Alors que le commandant doit démêler l'affaire rapidement, ses propres démons reviennent pour le perturber. Mais si cette deuxième affaire dans l'affaire perturbe le bon ordonnancement de l'enquête, elle n'est pas forcément très intéressante (de même que les détails anecdotiques sur d'autres policiers qui sentent plus les obligations de service des séries télévisées et qui du coup ne suscitent pas un réel intérêt). Dans sa structure classique et psychologique, le travail sur l'amitié des quatre femmes qui les a transformées et a construit autour d'elles un mur qui met de côté maris et enfants est plus captivant. De même, les rebondissements incessants : chacun cache la vérité, mais lorsqu'elle se dévoile, chacun se justifie en offrant d'autres pistes à suivre, et l'ensemble tient bien la route. Tous les personnages sont ainsi enfermés dans leur propre bulle, et peu à peu c'est un portrait plus ambigu du restaurateur qui se révèle pour amener un véritable salaud chabrolien qui apparaît comme une ombre maléfique dont il fallait bien se débarrasser. L'ensemble est plaisant dans ce classicisme assumé et raconté par Florence Rhodes avec un soin du détail, et un œil acerbe et intelligent.

Article initialement paru le 4 décembre 2019
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Denise Schaeffer est une femme sans éclat. Aujourd'hui, elle n'est pas à son avantage, mais elle était apprêtée et maquillée sur la photo du portail Facebook d'Édouard. Et elle dégage en chair et en os la même impression. C'est-à-dire, aucune.
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