Prix Babelio – polar & thriller 2023
Après ses exploits précédents, la policière Ludivine Vancker réussit enfin à être acceptée au DSC, le Département des Sciences du Comportement – l’équivalent des fameux profilers. Bien qu’elle se demande encore ce qui la pousse à traquer des monstres… Et, dès son arrivée, elle est servie : un photographe en goguette découvre un charnier dans l’un des puits de la mine désaffectée de Fulheim, en Alsace. Dix-sept corps de femmes partiellement momifiés disposés selon un semblant d’ordre ritualisé… mais aussi des oiseaux décapités. La mine a été fermée en 1974, ce qui veut dire que l’assassin se l’est appropriée. Or la dernière victime de celui qu’ils surnomment Charon remonte à 1990. Selon le profil, pourtant, un psychopathe parvenu à un tel stade ne devrait pas s’arrêter. Il ne peut cependant pas être mort car des disparitions récentes indiquent qu’il est toujours en activité. Mais les indices mènent à un autre puits de mine également rempli de cadavres, hommes, femmes et enfants… Ceux-ci remontant aux années 1930 ! Un tueur centenaire pourrait-il être encore en activité ? Le temps presse : Charon séquestre une nouvelle victime…
On ne va pas cracher par principe sur Maxime Chattam, snobisme oblige, d’autant qu’il lui est arrivé d’offrir quelques romans tout à faits respectables. Et le polar fait avant tout partie des littératures dites populaires et donc génère de grands succès. Ira-t-on cracher sur Georges Simenon parce que les Maigret se sont vendu par palettes ? Cela dit… après un prologue alléchant, on a encore la même soupe qui semble destinée à former les bases d’une de ces mini-séries télévisées qui sont devenus le Saint Graal des auteurs, d’où l’écriture à la mitraillette très emphatique où le tout progresse majoritairement en dialogues. Encore une enquêtrice, ses profilages et ses considérations sur le Mal et l’influence de ses enquêtes sur sa propre psyché (comme le Will Graham du précurseur Dragon Rouge de Thomas Harris… il y a quarante ans) et un énième tueur en série à qui on donne son surnom dès le départ, comme une figure imposée, avec une vague variation (que l’on ne déflorera tout de même pas) parce qu’il en faut une. On imagine que comme il s’agit de viser le public de série télévisé habitué à ce qu’on lui serve toujours la même soupe ça se vendra, mais le polareux, lui, pensera que vingt ans à labourer le même sillon, ça commence à lasser, surtout que d’autres ont revivifié les tropes du genre.