Lisa Giovanni a appartenu à la police, mais elle a trop écouté son cœur, s’est énervée et a été mise à la porte. Thomas Villeneuve, l’un de ses amis, lui, y est resté. Et il se retrouve chargé d’une enquête suite à la découverte d’un corps. Or, d’autres policiers viennent d’arrêter et de mettre en cellule un suspect, sans que l’on sache bien ce que lui est exactement reproché. Ce suspect n’est autre qu’Omar Masraoui. Certes, Omar est une figure locale plus connue pour ses activités illégales que pour sa gentillesse, mais Lisa et Thomas le connaissent depuis longtemps : ils sont persuadés que ce dernier n’est pas partisan du meurtre et qu’il est le bouc émissaire d’autre chose. Peu à peu, ils comprennent qu’Omar est le suspect idéal pour faire monter les haines entre communautés dans le Québec contemporain, que sa position même au sein de la communauté musulmane en fait un artisan du compromis dont il faut se débarrasser et que la vérité se cache surement du côté des extrémistes de droite qui veulent créer le chaos et opposer les éléments du peuple entre eux. Mais peuvent-ils le prouver ? Surtout, à quels dangers s’exposent-ils ?
Premier roman d’Helen Faradji, jeune Française « expatriée » depuis 1999 au Canada, La Corde blanche propose une intrigue serrée, concentrée autour de ses deux personnages centraux, et plus encore sur Lisa Giovanni, la jeune femme, à fleur de peau, décrite avec soin. Sur un schéma classique (la lutte entre des visions du monde et les coups bas pour faire gagner son clan, son camp, sa vision du monde), ce court roman est un coup de poing distillé avec force et humeur, parsemé de « mots locaux » québécois qui résonnent de manière étrange, familière et exotique. Surtout, Helen Faradji décrit une situation, à la fois proche de la nôtre, les Européens, et proche des États-Unis, leur voisin encombrant. Tout ceci pour un récit mené de manière forte et intelligente. Encore une bonne surprise apportée par cet éditeur d’outre-Atlantique qu’est Héliotrope.