CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 21,90 €
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ISBN : 978-2-8098-5086-4
Nombre de pages : 400
Format : 22 X 15 CM
Année de parution : 2023
Titre original : The Serial Killer's Wife
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5 / 10

La Femme du serial killer

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Ce roman d'Alice Hunter est un pur thriller-Netflix qui, au moins, évite les pires écueils d'un genre en pleine décadence outre-Manche. Un mari dont on ne sait pas grand-chose, une vie domestique, une femme au centre de l'intrigue. L'auteure s'en sort honorablement par un final qui surprend en bien. Est-ce suffisant ?

Beth et Tom Hardcastle sont heureusement mariés depuis deux ans, installés dans le village de Banbury et ont pour fille Poppy, trois ans. Lui prend chaque jour le train pour aller travailler à la City de Londres, elle tient un coffee-shop et un club de lecture. Tout est parfait jusqu’au jour où la police vient sonner à leur porte… L’inspecteur Manning et le sergent Walters viennent emmener Tom au commissariat pour interrogatoire. En effet, la première amie de Tom, Katie Manning, était censée être partie faire un tour du monde après l’avoir quitté, mais n’a toujours pas reparu en huit ans… Tom est alors soupçonné de meurtre, mais comment le faire avouer sans cadavre ? Or ce n’est pas la seule zone d’ombre du passé de Tom. Qu’a-t-il bien pu cacher à sa femme ? Et plus encore, que savait-elle exactement ? Voire : que cache-t-elle ?

On se méfie de plus en plus des best-sellers anglo-saxons où les auteurs ne cherchent même plus à faire semblant et où on dirait que plus c’est filandreux, voire débilitant, plus les lecteurs cautionnent, mais celui-ci a eu l’obligatoire caution télévisuelle qui lui ouvre en grand les portes des têtes de gondole. (On pourrait préférer son premier titre, Un si joli petit couple en princeps chez France-Loisirs, le titre déflorant quelque peu la progression du roman.) On a les habituels passage d’un personnage à un autre pour diluer l’action, passant arbitrairement de la troisième à la première personne, l’absence de tout ce qui ressemble à une description d’atmosphère (oui, comme dans un scénario), tout en détaillant la vie quotidienne prosaïque de l’héroïne, ce qui, dans ce genre de roman, est censé instaurer la proximité ; et inutile de dire qu’il ne faut pas chercher des descriptions psychologiques poussées ou un véritable suspense… Cela dit, on ne retrouve pas ce qui fait souvent hurler dans ce genre de roman : la protagoniste n’est pas une oie blanche stupide tirée d’un vieux had-I-but-know, selon une tendance trop facile, et il n’y a pas de trous flagrants dans l’intrigue (quoique, il n’est pas précisé pourquoi la police décide soudain de s’intéresser à une disparition survenue huit ans plus tôt, apparemment sans éléments nouveaux). Et si la révélation finale surprend, c’est plutôt parce qu’elle relève d’une tradition presque désuète en ces temps de mères-courages ayant tous les droits (encore que, traditionnellement, l’adultère est toujours vu comme le summum du MAL pour un mari, mais les femmes adultères sont absoutes d’office) et permet de se poser quelques questions morales sur les actes de la protagoniste, ce qui est assez rare aujourd’hui pour être noté. Cela suffira-t-il pour conquérir le marché compétitif des têtes de gondoles ? Le tout annonce une série avec La Fille du serial killer, La Sœur du serial killer, en attendant La Concierge du serial killer ou Le Garagiste du serial killer

Publié le 22 août 2025
Mis à jour le 22 août 2025
Maxwell s’exprime d’une voix tendue. Pourquoi ai-je l’impression que c’est lui qui ne me dit pas tout, et non la police ?
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