CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 10.5
INFORMATIONS LIVRE
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Numéro collection : 700
ISBN : 978-2-7436-1853-7
Nombre de pages : 566
Format : 11x17cm
Année de parution : 2008
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La Fille de Carnegie

Série :

Lagana est dans de Sondra

Lagana est un ancien policier des homicides qui s'est reconverti en détective privé au service de ces messieurs de la finance. Quelle raison l'a poussé à « abattre un parfait inconnu dans une loge d'opéra, vêtu de ce T-shirt et sur la musique d'un certain Wolfgang Amadeus Mozart » ? D'autant plus que cette loge est celle de Sondra Carnegie, « une fille de milliardaire qui aime vivre dans l'ombre » et qui ne s'est « jamais remise de la mort de sa mère – une cantatrice de second rang morte dans des conditions obscures »? Lagana a été appréhendé fuyant les lieux, ses empreintes sur le révolver. Son ancien partenaire, Tourneur va l'interroger. Sûr d'une culpabilité (qu'il recherche pour se venger d'un affront sentimental qui déboucha sur un drame), il va néanmoins écouter un Lagana à la fois troublant et touchant pour aboutir à la conclusion évidente dès le début : la meurtrière n'est autre que Sondra Carnegie.

Étrange roman que cette Fille de Carnegie. Un hard boiled à l'ancienne et à l'américaine. La trame est simpliste à souhait, le déroulement est magistral. On se surprend à penser que c'est fichtrement bien traduit, d'ailleurs, on cherche le nom du traducteur avant de se rendre compte que l'auteur est français. Dans un style fleuri et musical (attendez-vous à lire dans une loge privée du Met et à voir plusieurs opéras), Stéphane Michaka décline trois histoires. Une dans le présent (l'interrogatoire de Lagana), une dans un passé proche (la rencontre entre Lagana et la fille Carnegie) et une dans un passé plus lointain (Lagana, Tourneur et Fran). « Celui qui se sait coupable recueille la confession de celui qui se sent innocent. » Cette phrase à elle seule résume et est symptomatique d'un roman long de plus de cinq cents pages, à la construction posée et lourde de sens. Car, et c'est sûrement là l'attrait principal de La Fille de Carnegie, chaque mot compte. Pas une ligne de trop. Et la question de la culpabilité demeure au cœur d'un roman qui n'y va pas par quatre chemins : tout le monde est coupable. Et fortement. Un roman français comme on aimerait en lire plus souvent, que l'on quitte avec beaucoup de regrets mais qui nous accompagne une fois jeté au loin…

Article initialement paru le 6 février 2010
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
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