CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 8
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
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Numéro collection : 745
ISBN : 978-2-7436-2000-4
Nombre de pages : 256
Format : 11x17cm
Année de parution : 2005
Titre original : La Aguja en el pajar
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10 / 10

L’Aiguille dans la botte de foin

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Sous les bottes des généraux argentins

En 1970, la Dictature des généraux bat son plein en Argentine. Perro Lascano est un commissaire intègre qui a sur les bras un triple homicide. Des corps retrouvés un matin sur une route de traverse. Deux d'entre eux portent les marques de la junte militaire, mais le troisième non. Lascano va alors mener une enquête qui ne lui apportera que des soucis hormis une accalmie car une femme, sorte de fantôme issu de son passé, va surgir et l'accompagner jusqu'à sa mort.
L'Aiguille dans la botte de foin est un étonnant roman sur l'Argentine de 1970. Chacun de ses chapitres est vu d'un protagoniste. Et peut des fois rendre humaine la plus ignobles des bêtes. Il est surprenant de se prendre d'affection pour un couple qui ne peut avoir d'enfant et dont le mari, général, fait trucider une mère pour s'accaparer le petit. De s'immiscer dans l'esprit de la femme qui risque de sombrer dans la folie car elle voit dans le regard de l'enfant le poids de la culpabilité. De constater la pensée d'une Église qui explique que c'est charité chrétienne que d'adopter cet enfant car il est le fils de déviants et qu'il faut en prendre soin…
Ernesto Mallo observe. Il ne donne pas l'impression de juger. Il raconte des événements. L'on suit une enquête « traditionnelle », puis d'un coup une course contre la mort démarre. Car Lascano est un enquêteur de première, expérimenté et empathique, et qui sait qu'à trop s'intéresser, on intéresse. Le roman nous avait habitué dans un premier temps à cette chaleur langoureuse et argentine, il nous emmène dans un deuxième temps et en urgence à travers une ville où chaque recoin cache un tueur à la solde de l'armée qui se demande bien pourquoi se cacher, puis l'impunité existe.
Un roman très fort, qui adhère aux mains, qui transpire de poésie, ne laisse pas indifférent et que l'on a aucune chance d'oublier une fois fermé. Du noir très noir. On a une envie de crier « Maté ».

Article initialement paru le 13 novembre 2009
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Écoutez, Lascano, vous êtes quelqu'un de courageux, un flic perspicace. Mais j'ai l'impression qu'il y a des choses que vous ne saisissez pas. Comme quoi ? Peu importe, ce n'est pas le moment de vous donner des explications. Arrêter de faire chier avec ce putain de juif.
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