Haile est un petit délinquant immigré d’origine érythréenne qui se fait oublier dans une prison milanaise. Pourtant, une nuit, il doit être transféré à l’hôpital car il crache du sang. Sur le chemin, son ambulance est prise en embuscade et ses gardes sont abattus. Certains des attaquants sont retrouvés morts mais Haile a disparu dans la nature. Quelques heures plus tard, la situation se complexifie car on comprend que l’évasion a été programmée et que Haile a simulé ses soucis de santé. Mais pourquoi des mafieux auraient-ils aidé à la libération d’un sous-fifre sans intérêt ? D’autre part, les attaquants n’ont pas été tués dans l’escarmouche, mais ont bien été tués par quelqu’un qui participait au commando. Comment cela se fait-il ? La commissaire d’élite Elena Rinaldi est chargée de traquer et retrouver le prisonnier évadé, de faire la lumière sur les raisons qui expliquent cette évasion. Une enquête difficile car le fugitif est introuvable et surtout a l’air de connaître de nombreux ficelles pour échapper aux recherches. De plus, pour la seconder dans son enquête, on lui a adjoint l’inspecteur Ferraro, un homme avec lequel elle a eu une relation et cette association est difficile à gérer.
Voici un récit classique de Gianni Biondillo mené en chapitres alternés où nous suivons d’un côté l’enquête policière pour retrouver le prisonnier et comprendre pourquoi il était important de le faire évader et, de l’autre côté, nous accompagnons l’ex-prisonnier dans sa cavale et aussi dans son passé pré-italien – ce qui permet de comprendre les raisons qui ont poussé à l’évasion. Les trois directions prises par l’histoire sont racontées avec soin et maintiennent l’attention du lecteur du début à la fin : soin apporté aux personnages et à leur description, précision des actions menées… Nous sommes dans du classique, mais maîtrisé et servi avec force et grâce par un auteur qui connait très bien son métier. Le Matériel du tueur est un roman intéressant.
