Maohinui (surnommé Mao, ce qui nous arrange) a un nom d’origine tahitienne. Non pas parce qu’il est originaire des îles du Pacifique. Non. Mais parce que son père était un fan de surf et qu’il a donné des prénoms à ses enfants pour honorer la mémoire de ce sport. Si Mao vivote sur différents endroits où il peut à son tour exercer le surf, sa sœur, traumatisée depuis des années par le viol perpétré par leur oncle, vient de mourir, dans une sorte de lent suicide. Mao est alors en Turquie (où accessoirement il file un parfait amour avec Lexie), mais il revient dans le village natal. Ulcéré par les silences de sa propre famille, et par le fait que l’oncle en question n’est même pas venu à l’enterrement. Alors, Mao décide de marquer le coup et de se rendre chez cet oncle qu’il va tuer, dans un moment de colère. Le voilà donc obligé de se cacher et d’accepter de travailler pour un truand violent. Comme il a besoin d’argent, il se dit qu’il pourrait même être intéressant de profiter des trafics de son patron pour faire passer ses propres produits. Au même moment Lexie le rejoint et lui annonce qu’elle est enceinte…
Julien Coddacioni s’inscrit dans la lignée des auteurs qui proposent à leurs personnages la dérive habituelle des paumés des polars français. Le tout avec un récit court, très centré sur ce personnage. L’auteur décrit comment tomber de Charybde en Scylla et comment chaque plan pour s’échapper de la misère et des coups foireux pousse à sombrer de plus en plus dans d’autres plans foireux. Sur ce point, avec une économie de moyens, sans créer de misérabilisme ou de manichéisme, Julien Codaccioni écrit une histoire limpide, simple, qui vise juste, avec un minimum, et qui laisse le goût amer de la défaite dans un monde impitoyable.