L'inspecteur Alan Banks est affecté à Eastvale depuis six mois. Apprécié par le superintendant, il est encore regardé par ses collègues comme un étranger qui ne comprend rien aux gens du cru. Très vite va lui être donnée l'occasion de faire ses preuves : tandis qu'un voyeur épie les jeunes femmes blondes de la bourgade à travers leur fenêtre quand elles se déshabillent, des personnes âgées sont cambriolées et leurs biens vandalisés. Pour aucune des deux affaires ne s'esquisse le moindre début de piste…
De crainte que le scopophile se mue en violeur, les policiers sollicitent le professeur Jenny Fuller, psychologue, afin qu'elle dresse son profil. Quant aux cambrioleurs, ils ont franchi une étape décisive : l'une de leurs victimes est découverte morte dans sa cuisine.
Les deux affaires qui nourrissent ce roman ne sont pas très palpitantes. Mais se décèle déjà ce qui, au fil des romans, deviendra la « marque » de la série : mélange harmonieux de procédure, de supputations intérieures, d'investigations et de déboires privés, narration en séquences alternées, passages dévoilant l'histoire des lieux, un narrateur externe qui emprunte tour à tour le point de vue de divers protagonistes, échanges d'informations entre enquêteurs hors des bureaux, autour d'une simple pinte ou d'un repas plus consistant…
Alan Banks, lui, est une figure un peu flottante, comme si le romancier n'avait pas prévu de poursuivre plus loin sa route en compagnie de son héros. Les jalons sont pourtant efficacement posés, grâce auxquels la série connaît le développement que l'on sait.
