Si Cale Hanniford fait appel à Matt Scudder, ce n'est pas pour découvrir qui a assassiné sa fille, Wendy : là-dessus nul doute, l'affaire est close, c'est Richard Vanderpoel, le jeune homme avec lequel elle vivait qui a été retrouvé dans la rue, couvert de sang, en train d'hurler : « Je suis un enculé, j'ai baisé ma mère. » À travers ce meurtre, Cale Hanniford a commencé à apprendre quelle était la vie de sa fille, qu'elle se prostituait. Ce meurtre « est une porte qui s'ouvre et maintenant [il] doit absolument [savoir] ce qu'il y avait derrière ». Voilà donc Scudder qui, pour sa première enquête, doit élucider non pas un meurtre mais une personnalité, et celle d'une morte. Sauf que, bien sûr, en enquêtant sur cette jeune femme, sa vie, son œuvre, Matt va découvrir que les policiers sont allés un peu vite en besogne pour clore les investigations sur le meurtre. Pourquoi Richard, jeune homosexuel, fils d'un pasteur puritain, apaisé par sa vie avec Wendy, l'aurait-il assassinée ?
Nous sommes en 1976 et New York est encore pouilleuse, dangereuse, excitante. Matt boit, trop, ne sait pas vraiment pourquoi il fait les choses, avance à pas de mouche, raisonne, ne daigne pas toujours nous dire le pourquoi de certaines de ses démarches qui pourtant servent visiblement à faire avancer son enquête dont nous aurons quand même, chanceux que nous sommes, la résolution. Mais surtout Matt marche dans New York et s'arrête fréquemment chez Jimmy Armstrong mettre du bourbon dans son café. Et c'est ce que nous aimons le mieux, marcher avec lui dans les rues de New York et mettre du bourbon dans notre café.