Quelque part entre l’Arizona et le Mexique… L’assistante médicale Lauren cherche de l’aide dans un bar, prétendant avoir été enlevée dix ans plus tôt. Elle a le temps de passer un coup de fil à la police, donnant le nom de dark-DARPA avant d’être récupérée par des frères hommes de main surnommés Simon et Garfunkel. Une alerte qui passe directement à Waya Wings, cheffe de la sécurité du DARPA, le département de projets avancés de la défense. Mais ce n’est pas la seule alerte : des éruptions solaires inattendues ont enclenché l’Expérience Pentagramme, un ancien programme gouvernemental de contrôle des esprits, qui s’est réactivé tout seul. C’est pourquoi John Fox, éditorialiste du Chicago Tribune, démissionne soudain et part pour Bruxelles, poussé par une pulsion à laquelle il ne sait résister. C’est là-bas qu’il retrouve d’autres expatriés ayant répondu à la même impulsion. Quel est donc leur but, même s’il a apparemment prit fin avec la guerre froide ? Qu’est exactement l’Expérience Pentagramme ?
Outre les romans des années 1990 précités, ce premier roman à « haut profil », comme on dit, semble également s’inspirer de ces séries télévisées où il faut qu’il se passe des choses, n’importe lesquelles, même si ça n’a pas grand-chose à voir avec la trame principale… D’où ce roman d’Yves Sente, où il faut tout de même attendre deux cents pages avant d’avoir l’amorce du début d’un enjeu ! Entre-temps, on voit s’agiter un nombre incroyable de personnages plus ou moins interchangeables dont la protagoniste principale (heureusement que c’est écrit sur la couverture, on s’y perdrait) qui, en guise de personnalité, n’a même pas les habituelles deux caractéristiques écrites sur un post-it en salle de développement, selon la doxa actuelle… L’histoire passe par des circonvolutions inutiles (un détour par Amsterdam qui ne sert qu’à meubler) pour virer vers l’espionnage de papa à base d’assassinat alors que l’intrigue devient encore plus nébuleuse. Il ne s’agit pas du vertige typique du roman d’espionnage, plutôt d’embrouiller inutilement la narration. Pire, le tout se clôt… ou plutôt ne se clôt pas sur plus de questions que de réponses, étant de toute évidence un appel à une suite. Mais dans ce cas, la courtoisie élémentaire exigerait que l’on prévienne le cochon de payant… Le pire, c’est que l’auteur, scénariste de talent (Blake et Mortimer, Le Janitor, Thorgal…) a un style très sûr de pur thriller, sec et fonctionnel, à défaut d’original. Il aurait fallu y adjoindre une histoire un peu moins boursouflée…