CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 5.5
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
Numéro collection : 2277
ISBN : 978-2-7578-1163-4
Nombre de pages : 98
Format : 11x18cm
Année de parution : 2000
Titre original : La Cola de la serpiente
Crédits
Auteur(s) :
Traducteur(s) :

Notes: Leonardo Padura

Contexte
Pays :
CHRONIQUES > LIVRES >
8 / 10

Mort d’un chinois à La Havane

Série :

Immersion dans le Chinatown cubain

Pour celles et ceux qui l'ignoreraient, Cuba a également sa communauté chinoise. Là-bas, dans une tentative avortée de se fondre dans le paysage, les Chinois prennent un prénom aux consonances latines en lieu et place du leur. Il en résulte de joyeuses sonorités. Mais s'appeler Juan Chon, ne vous permet pas de rouler des « r » qui n'existent pas en Extrême Orient. À la place de Mario Conde, on se dirait que cette histoi'le sent le Chinois à plein nez. D'ailleurs, il le dit lui-même. On a retrouvé un corps pendu amputé d'un doigt et un cercle tracé sur la poitrine. Un simulacre de la Zaranbanda – autrement dit de la nganga de sorcier congo avec une pointe de yoruba ; rien de tel pour éloigner les foules rendues docilement crédules par les sorciers vaudous. Mais on ne la fait pas à un Conde à la recherche qui croit plus en un bon whisky (et aux démons qui l'accompagne) qu'au Malin (Malin et demi). Le mort était un banquier chinois qui travaillait pour la mafia et qui a sûrement tenté une ultime entourloupe. Mario Conde va alors tenter de mener de front une double enquête : celle purement criminelle – chercher l'assassin ; celle plus personnelle – enquête-investigation-reportage sur qui sont ces Chinois qui forment une communauté à la fois étrange et très fermée.
Leonardo Padura qui a écrit ce roman en marge de sa tétralogie sur Mario Conde, comme il l'explique dans une note en guise de préface à cet ouvrage, nous délivre un court roman rythmé heurté cependant eu égard aux tentatives de compréhension de cette obscure langue qu'est l'espagnol sauce chinoise avec pointe de français. Il faut bien l'avouer, pendant trente pages, l'on se demande s'il faut tomber l'aspirine ou le livre. Et puis on se dit que Diable, c'est quand même Padura derrière tout ça. On s'accroche… puis on s'envole. On sourit un peu car si on aime Mario Conde c'est aussi parce qu'il est d'une naïveté classe et crasse. Dans un pays rongé administrativement de l'intérieur, on a les moulins qu'on mérite. Alors, Mario Conde combat solitaire l'ennui et les bandits. Bien souvent, il gagne contre les bandits et, s'il n'arrive pas à vaincre son ennui, le nôtre lui s'évapore. Et c'est pour ça qu'on ne doit pas être rebuté par ces trente premières pages à 'louler des 'l. El Conde pasa…

Article initialement paru le 6 novembre 2009
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
L'un des rêves récurrents du Conde était qu'il existait à La Havane un bar où l'on connaissait ses préférences éthyliques.
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