CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 23
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ISBN : 978-2-8098-2393-6
Nombre de pages : 418
Format : 16x24cm
Année de parution : 2015
Titre original : Passagier 23
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8 / 10

Passager 23

La mer, qu'on voit danser...

Quoi de plus propice à une disparition que l'espace clos d'une croisière ? Un paquebot est aussi le lieu privilégié pour les candidats au suicide qui n'ont que peu de chances de se rater : s'ils ne sont pas happés par les hélices, l'immensité marine les avale. Le policier Martin Schwartz le sait bien car son épouse s'est jetée en pleine mer lors d'une croisière, emportant avec elle leur jeune fils Timmy. Depuis, pour oublier, Schwartz multiplie les opérations à hauts risques, voire suicidaires… Jusqu'au jour où il est contacté par Gerlinde Dobkowitz, une vieille dame excentrique qui l'appelle depuis le Sultan des mers. Voilà un bateau qu'il connaît bien, puisque c'est celui que sa femme a choisi pour en finir ! Une jeune passagère disparue à bord du paquebot vient de réapparaître après huit mois. Et l'on a retrouvé avec elle un ours en peluche… Celui de Timmy. Est-il possible qu'il soit encore en vie ? Schwartz va découvrir que ces disparitions sont si fréquentes qu'on leur donne un nom – « passager 23 », du nombre de personnes disparaissant en moyenne chaque année, et que les compagnies maritimes ont des hordes d'avocats pour étouffer le tout. En montant sur le bateau, Schwartz ignore qu'il entre sur le terrain de chasse d'un criminel qui se fait appeler le docteur…
Sebastian Fitzek, le romancier actuel allemand le plus connu (au point qu'il est même traduit chez nous), est souvent inégal, mais là on tient tout simplement l'un de ses meilleurs titres. Commençant par un vrai mystère basé sur une réalité, l'auteur empile les révélations tout en faisant découvrir le monde de ces véritables hôtels flottants dont on ne connaît que le superficiel. Le tout avec des personnages un peu plus vivants que les stéréotypes peuplant le thriller industriel (mention spéciale pour la vieille dame passant littéralement sa vie sur l'océan d'une croisière à l'autre !). Certes, le tout n'est pas forcément un modèle de crédibilité, mais les mobiles du criminel ont au moins l'avantage d'être originaux et, sans déflorer, de toucher à une vérité qui dérange à notre époque de mères-courage forcément irréprochables. Il nous offre aussi un véritable méchant diabolique comme le roman populaire (au sens noble) sait en concocter depuis l'ère des Fantômas et compagnie. Si l'on reste dans le « roman d'aéroport », celui-ci respecte son contrat qui est de distraire sans insulter l'intelligence du lecteur.

Article initialement paru le 13 juin 2018
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Certains considéraient la mer comme le symbole de l'éternité et de la force de la nature. Lui ne voyait dans les vagues qu'un tombeau liquide.
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