Un homme perclus de dettes qui se suicide, des flics véreux, des casinos où on joue gros, une femme accorte avide de fricoter et qui cache des documents sous son string, une autre qui se fait seriner par un psychopathe qui ne supporte pas la défaite : bienvenue dans un monde où le poker est roi.
Dans un univers interlope au dessin hyper réaliste et classique de Chrys Millien er Erik Arnoux, il ne fait pas bon croiser certains personnages. Heureusement pour Yan Duarte, fils du défunt, il a une bonne main, une fourchette dans sa poche, et une cohorte d'amis qu'il se découvre prêts à lui venir en aide. Car il faut bien le dire, il n'aurait pas dû quitter son maquis corse. Son père avant de se suicider l'avait appelé à l'aide. Et les faits ne lui plaisent absolument pas à Yan Duarte. Il enquête, il transpire, il dort peu, il saigne beaucoup. Mais il a de l'énergie à revendre. Un carnet trouvé dans la piaule de feu son père le pousse à aller affronter les gens sur un étrange terrain de chasse : celui des tables de poker. Il lui faudra d'abord un maître pour lui enseigner les plus subtiles des subtilités d'un jeu car « le poker c'est une voie aussi, un chemin. Se connaître soi-même, accepter sa défaite. Penser vite et juste. Maîtriser ses émotions. Savoir attendre. »
Il va d'ailleurs falloir attendre le second volet de ce scénario classique de Jean-Louis et Julien Fonteneau, afin de partager cette fois-ci l'adrénaline des tables de jeu. Car ce premier épisode est avant tout une mise en scène à base de violence, de mort, de sang, de cachetons, d'argent pour donner le ton d'un thriller en cases classiques comme son dessin avec quelques touches d'originalités et beaucoup de lieux communs sans que cela ne sonne mal Avec même des personnages qui ont du corps et sont attachants encadrés par des plumes qui sont nullement agressives. À suivre.