CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 19.9
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-265-11452-4
Nombre de pages : 410
Format : 14x23cm
Année de parution : 2016
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6 / 10

Prendre Gloria

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Elle s'appelait fait divers

Le nouveau roman de Marie Neuser est en fait la seconde partie du diptyque commencé avec Prendre Lily, toujours tiré d'un fait divers (ce qui donne des doutes sur le genre du roman qui pourrait s'apparenter à la fameuse non fiction américaine). L'intrigue dévoile les premiers exploits de Damiano Solivo, coupable idéal et fétichiste des cheveux, avant son arrivée en Angleterre et les faits relatés dans Prendre Lily. Un parti-pris non sans ambivalence, puisque d'une certaine façon, s'il ne s'agit pas d'un prequel commercial comme Hollywood en a le secret, on sait à peu près la suite des événements. Mais autour de la disparition, puis de la découverte du cadavre de la jeune Gloria Pratts douze ans plus tard, il s'agit moins de décrire une obsession de la recherche de la vérité, comme dans Prendre Lily, mais pour Marie Neuser de s'attacher à tout un enchaînement de lâcheté ordinaire, de coïncidences, de faux et vrais indices, de témoignages alors que la riche et influente famille du fétichiste vole à son secours. Pour les mauvaises raisons, apprendra-t-on en cours de route, Damiano Solivo est comme souvent autant victime que bourreau. Bien sûr, on peut toujours se demander quelle est la part de vérité dans ce récit de création d'un monstre ordinaire, mais la fin, glaçante, prouve que la vérité reste aveugle et qu'il planera toujours un doute vis-à-vis de ce coupable trop beau pour être honnête. En revanche, la forme – emmêlant les points de vue, interrogatoires, dialogues, etc. (sans aucune description ou note d'atmosphère, selon la doxa actuelle) -, rend le tout parfois un peu rebutant, surtout sur quatre cents pages. Mais Marie Neuser a le grand mérite d'oser sortir du chemin balisé du thriller industriel avec un roman qui hésite entre le docu criminel et le polar – et ce au risque de perturber son public.

Article initialement paru le 2 février 2016
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Le pays tout entier connaissait Mamma Giuseppina. D'ailleurs, personne ne disait 'Giuseppina Pratts' ou 'Mme Prats', elle était Mamma Giuseppina pour une nation entière. Elle était devenue l'icône des mères en deuil, des combattantes pour la justice et la vérité ; si familier, son visage, qu'il aurait pu remplacer celui des Madones. Non pas Madone à l'Enfant, mais Madone de Piéta étreignant le vide car elle n'avait aucun corps à bercer.
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