CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 17.5
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ISBN : 978-2-38367-027-8
Nombre de pages : 280
Format : 14x20cm
Année de parution : 2024
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8 / 10

Tour mort

Série :

Main gagnante pour la mort

Un matin normal dans un quartier de la ville de Rennes. Un peu à l'écart, une maison de la poésie où un écrivain sud-américain exilé est en résidence et s'occupe aussi du ménage (car la ville et le centre sont pauvres). Ce matin, arrivent un retraité qui aide à l'organisation et la directrice car bientôt les invités vont débarquer pour assister à une conférence. Quelques kilomètres plus loin, trois hommes, au passé tumultueux, se sont associés pour braquer une banque. Parmi eux, un homme qui sort de prison et a décidé qu'il fera tout pour ne pas y retourner. Ils se mettent en route et entrent dans la succursale. Mais un des employés de la banque a un mouvement d'humeur et est abattu. Les trois hommes s'enfuient alors que l'a police est prête sur place. Le quartier est bloqué. Abandonnant leur véhicule, les trois malfrats entrent dans la première propriété qu'ils trouvent. C'est la Maison de la poésie. Par refus d'aider la police et peut-être par peur des représailles, le gardien qui répond au coup de sonnette des policiers déclare qu'il ne sait rien alors qu'il a bien compris que les trois personnes qui viennent d'arriver pour la conférence ne sont en rien des amateurs de poésie. Mais la police a aussi des drones et repère le comportement étrange de ces trois gugusses au milieu du parc. C'est alors que les trois gangsters prennent en otage ceux qu'ils viennent d'embêter et envisage une fuite éperdue…

Au départ de Tour mort, entre la vie des membres de la Maison de la poésie et les débuts du braquage, on est en plein dans le polar classique, avec des personnages un peu caricaturaux ou stéréotypés, et puis peu à peu on s'aperçoit qu'entre les rêves et les aspirations, entre la poisse et le côté noir, on entre dans un roman où les paumés tentent de s'en sortir, mais sans véritables solutions. De plus en plus, au fil des pages, le côté un peu ironique devient pessimiste et la course poursuite s'enfonce, de manière lente mais précise, comme découpée au scalpel, dans les ténèbres de l'âme humaine, dans cet endroit où l'idiotie, la bêtise et les déterministes pèsent plus que la réalité. Cette plongée est vertigineuse et racontée avec soin par Stéphane Grangier, un auteur qui sait le faire – avec aussi, une contre intrigue intrigante jusqu'au final. Entre le bucolique un peu kitsch du début avec cette maison apaisée presque campagnarde au milieu de la ville et un final qui reste aussi dans des zones rurales au sein de la nature, on a suivi une cavale qui sombre dans le noir, parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement, parce qu'il n'y a pas de solution, parce que c'est comme ça.

Article initialement paru le 19 décembre 2024
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Et puis elle n'avait toujours pas préparé le café de Ramon, le réfugié péruvien, le poète malade. Les structures culturelles avaient trouvé un moyen de l'aider en en faisant un animateur enfants bénévole qu'on chargeait également du gardiennage, puisqu'il vivait là. Dans un pays moderne et civilisé, on ne pouvait laisser tomber le poète.
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