CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 18,00 €
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ISBN : 978-2-8289-2245-0
Nombre de pages : 206
Format : 23 X 15 CM
Année de parution : 2025
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8 / 10

Travelling fatal

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Avec Travelling fatal, Pierre Safar nous propose trois destins ratés qui se télescopent avec jubilation. S'intéressant plus à la dérive des ces incontinents moraux, l'auteur réussi néanmoins à y mettre un liant à base de concentré d'humour noir teinté de touches cinématographique. Une jolie satyre sociétale.

Trois personnages se partagent, à peu près de manière équitable, l’intrigue de ce roman. D’un côté, il y a Henri Zebrowski, un policier qui est proche de la retraite et qui se lâche totalement. Il n’hésite pas à picoler, vient quand il veut et se fie à son instinct plus qu’aux méthodes classiques, oubliant parfois de respecter la loi et la procédure. D’un autre, il y a Patrick Quintana, un jeune homme journaliste qui entend se faire un nom dans le métier y compris en transgressant les codes. Lui, n’hésite pas à utiliser un texte envoyé par un « lanceur d’alerte » pour se l’approprier, y ajouter des fausses informations qui pourront le propulser dans les débats télévisés, car son seul rêve c’est de briller et non pas de dénoncer. Par ailleurs, il a aussi entamé une carrière de tueur en série. Enfin, nous avons affaire avec Danny Schwartz, avocat célèbre, qui a perdu son plus gros client et a divorcé. Depuis, il fréquente les milieux louches, est devenu le conseiller juridique de gens malhonnêtes et son seul rêve est de retrouver son ex-femme qui vient de se mettre en couple avec un autre homme.

Travelling fatal offre à trois personnages de se croiser à différents moments et pour des raisons diverses au sein d’une histoire où c’est surtout leur parcours individuel qui est décrit. Ces trois personnages, qui ratent plus ou moins leur vie, qui ont des comportements que l’on pourrait qualifier parfois de déviants, mais que Pierre Safar semble prendre sous un angle d’empathie (plus l’avocat et le policier que le journaliste) sont installés sur une trajectoire « dangereuse » dont ils ne dévient pas, sûrs de leur bon droit. Le tout est raconté de manière à jouer avec l’humour qui peut en ressortir, au sein de références cinématographiques (l’avocat est un cinéphile convaincu même si sa description des cinémas de quartier basculant du film d’auteur aux œuvres pornographiques est une ouverture assez drôle) pour constituer un roman qui emprunte au registre policier (un tueur en série, des magouilles, le monde de la prostitution, un policier borderline, un procès). L’auteur a écrit un roman intéressant et très jubilatoire, aux marges du genre, en utilisant de manière intelligente les codes.

Publié le 21 juillet 2025
Mis à jour le 14 juillet 2025
Dix ans ou moins, c’est ce que j’espérais. Dans le contexte, ce serait même une victoire. J’imaginais Zebrowski en prison, lisant, travaillant. Tel que j’avais appris à le connaitre, je le voyais assez apprécier ses années de prison.
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