CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 17.5
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 978-2-02-114013-2
Nombre de pages : 176
Format : 12x21cm
Année de parution : 2004
Titre original : Handen
Crédits
Auteur(s) :
Traducteur(s) :

Postfacier: Henning Mankell

Contexte
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10 / 10

Une main encombrante

Série :

Adieu, commissaire !

Cette fois : promis, juré, ce sera le dernier Wallander. Même s'il ne se situe pas tout à fait à la fin de la carrière du célèbre commissaire, puisque l'action se situe en octobre 2002. Mais celui-ci se préoccupe assez de sa retraite pour se mettre en quête d'une maison où la passer. On le savait déjà au bout du rouleau, sceptique sur sa mission et furieux de voir réduire sans cesse ses moyens de l'accomplir, on n'est donc pas surpris de le voir désireux de tirer un trait. C'est justement au cours d'une visite à cette fin qu'il trébuche sur… une main humaine qui dépasse du sol. Et qui appartient à un squelette entier, celui d'une femme dans la cinquantaine, qui serait morte, d'après les analyses, entre cinquante et soixante-dix ans plus tôt. Voilà une affaire bien épineuse, en effet, car il s'avère que cette femme a été pendue. Or, si elle a pu se pendre elle-même, bien entendu, elle a difficilement pu s'enterrer seule. Le malheur est que les archives ne signalent aucune disparition de femme de cet âge dans la région, à l'époque, et seulement deux à des centaines de kilomètres de là. Et que le criminel, si on trouve de qui il s'agit, risque fort d'être mort lui-même. Pourtant Wallander s'entête et, en retournant sur les lieux, finit par noter une particularité qui va amener la découverte d'un second cadavre. Voilà qui complique l'affaire, laquelle s'oriente sur une fausse piste qui va mener dans… la bonne direction.
En comparaison des autres enquêtes de Kurt Wallander, celle-ci fait l'effet d'une nouvelle plutôt que d'un roman. Ce qui ne gâte rien, au contraire. On la lit facilement d'une seule traite sans avoir à se remémorer pendant des jours les chapitres précédents. Et on admire la sobriété d'un récit qui coule de source. C'est presque reposant, qualité qu'il est difficile d'associer aux autres enquêtes de notre commissaire. On peut dire que pour sa « der des der », il réussit sa sortie – si elle n'est pas fausse. Car qui sait si l'auteur, après nous avoir montré le « Wallander avant Wallander » (dans La Faille souterraine et autres enquêtes, Le Seuil, 2012), ne va pas nous sortir de derrière les fagots un « post-Wallander ». On a vu pire que cela, même si le livre se referme sur une postface retraçant l'histoire du commissaire dans la vie de l'auteur en des termes qui ont tout de la nécrologie. Alors savourons notre plaisir au lieu de le bouder et profitons de cette histoire courte bien ficelée, bien écrite etc.

NdR – L'auteur a révisé son texte en 2013.

Article initialement paru le 15 octobre 2014
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Un court instant, il fut tenté de se lever et de partir. Sortir de ce bureau, prendre sa voiture, quitter la Scanie et ne jamais revenir. 
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